Les agents frondeurs ne décolèrent pas

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Les agents frondeurs ne décolèrent pas
Les agents frondeurs ne décolèrent pas

Africa-Press – Comores. La contestation contre Maamoune Chakira, directeur des aéroports des Comores ne faiblit pas, malgré les arrestations opérées au lendemain du déclanchement du mouvement d’humeur. Depuis vendredi dernier le patron des ADC fait face à une fronde interne d’une partie des agents, contestant sa gestion et réclamant son départ. Le samedi 18 mars, M. Chakira n’a pas pu regagner son bureau, des manifestants survoltés lui ont bloqué l’accès. Hier lundi, les agents ont assuré le service minimum à l’AIMPSI.

Calé dans le siège arrière, escorté par trois militaires de la force spéciale des aéroports, la voiture banalisée dans laquelle se trouvait Maamoune Chakira, directeur général des aéroports des Comores (ADC) est contraint de rebrousser chemin, sous les cris des manifestants survoltés. Ces derniers lui ont bloqué l’accès à son bureau. Depuis l’annonce qu’il a faite de vouloir procéder à une vague de licenciement, le patron des aéroports s’est mis à dos une partie du personnel. Surnommé Poutine par le personnel pour sa méthode de gestion jugée par ses détracteurs, très brutale, cet expert en aviation civile s’est permis ces derniers temps quelques écarts, selon les grévistes.

Des dépenses occasionnées pour un déplacement avec son équipe à Mwali, l’achat onéreux de voitures sont entre autre, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La contestation qui couvait à l’intérieur a commencé à rejaillir ce vendredi quand quelques agents ont décidé d’abattre le mur de la peur, réclamant à vive voix son départ.

« Les autorités de ce pays devront savoir faire la différence entre un expert et un gestionnaire. Une entreprise, c’est pour un gestionnaire. Cet homme n’est pas un bon gestionnaire. Ça fait déjà six mois voir une année qu’il est là. Il ne connaît rien d’autre que licenciement et suspension », déplore un certain Djaloud du service exploitation. Pour Youssouf Abdou, le directeur des aéroports est certes un expert en aviation, mais il s’est avéré qu’il soit un piètre administrateur. A l’entendre, le directeur des ADC dit tout et son contraire. Consultant qu’il était, il a créé un service de sécurité sur la piste, qu’il le supprimera aussitôt promu directeur général.

« J’étais parmi ceux qui ont applaudi, en apprenant sa nomination. Car, j’avais un espoir qu’expert qu’il est, la société se développera et s’ouvrira à des compagnies telles que British Airways, Lufthansa. Quelle fut ma déception », lance cet agent du service NTIC qui regrette la fermeture de la cantine qui faisait gagner à la société 500% de bénéficie, d’après-lui. Même réaction de colère pour Oussoufa Abdou, secrétaire général des délégués du personnel selon qui les employés ont le sentiment que le patron des ADC les méprise.

« Nous avons à maintes reprises cherché à le rencontrer, en tant que délégués du personnel. Un service qu’il a lui-même contribué à mettre en place. Il nous a fermé la porte. Parce que nous nous sommes opposés à son plan de licenciement massif. Pire, nous avons prévu d’organiser une rencontre avec le personnel. Il a convoqué une réunion le même jour à la même heure. On en a marre », peste-t-il. M. Abdou rejoint son collège Youssouf Abdou sur le fait que le directeur a un double discours.

D’après lui, Maamoune Chakira fait savoir que la santé financière de la société est mauvaise. Il ordonne au même moment des dépenses colossales pour l’achat des 4×4 neuves et un déplacement à Mwali aux frais de la princesse. « Pendant que les bus du personnel sont tous hors d’usage. Et les employés ne touchant que 70% de leur salaire, malgré la reprise effective des activités », a-t-il soutenu, promettant que la contestation se poursuivra aussi longtemps que le directeur sera maintenu à son poste. A noter qu’au lendemain du déclanchement du mouvement d’humeur, la gendarmerie a procédé à des arrestations des principaux meneurs du mouvement. Cinq personnes sont toujours maintenues en garde à vue, après avoir été entendus par le parquet. La contestation s’est poursuivie hier lundi à l’AIMPSI où des agents ont assuré le service minimum. La Gazette des Comores a appris qu’une délégation des grévistes a été reçue par le secrétaire général du gouvernement dans la matinée. Le directeur contesté balaie toutes les accusations d’un revers de la main. Lire notre interview.

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