Les Licenciés de L’aéroport dans L’Incertitude

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Les Licenciés de L’aéroport dans L'Incertitude
Les Licenciés de L’aéroport dans L'Incertitude

Africa-Press – Comores. Les 500 agents de l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, récemment licenciés, sont plongés dans le désarroi. Alors que le gouvernement avait promis de respecter les normes du droit du travail en leur versant des indemnités proportionnelles aux années passées dans l’établissement public, ces derniers restent méfiants face à des actes jugés contradictoires.

Certains agents affirment avoir reçu des lettres de préavis qui ne correspondent en rien à ce qui avait été annoncé. C’est du moins ce que déclare Abstoihi Radjabou, l’un des agents licenciés, lors d’un entretien avec un média en ligne. « Angoisse, malheur, stress », ce sont les sentiments qui dominent chez ces anciens employés de l’aéroport. Ils craignent que le gouvernement ne tienne pas sa promesse d’une indemnisation équitable. « Le secrétaire général du gouvernement, Nour El-Ftah, avait annoncé que quatre milliards de francs comoriens seraient alloués à l’indemnisation des agents licenciés. Il avait précisé qu’un préavis de deux mois serait d’abord versé, avant un décompte précis permettant à chaque agent de percevoir une indemnité allant de trois à onze millions de francs, en fonction de l’ancienneté », avance Abstoihi Radjabou.

« Tout le monde est allé à l’inspection du travail pour comprendre ce qu’il allait toucher. Beaucoup espéraient pouvoir se lancer dans un projet personnel avec une telle somme », explique-t-il. Cependant, à la réception des lettres de préavis, la déception a été immense. Les montants annoncés sont bien en deçà des promesses: « un agent avec des années d’ancienneté aurait reçu seulement 3 millions, un autre avec 15 ans, 2 millions, et un autre avec 3 ans, à peine 500 000 francs ». Tout n’est pas en ordre comme ça était prévu. « C’est incompréhensible. Ce que le gouvernement avait annoncé n’a rien à avoir avec ce qu’il est en train de faire. L’huissier qui remet les lettres recommande d’aller voir nos supérieurs si quelque chose nous échappe », déplore-t-il.

Face à cette situation, les agents prévoient de se réunir pour discuter de la suite à donner à cette affaire. Une rencontre avec les autorités est envisagée pour obtenir des éclaircissements. « Nous voulons comprendre, est-ce le gouvernement qui ne respecte pas sa promesse, ou ce sont nos anciens directeurs? », se demande Mistoihi, tout en rappelant que ces mêmes directeurs les avaient laissés sans salaire pendant six mois, avant une intervention du gouvernement. Pour rappel, ces 500 employés ont été licenciés suite à un accord signé entre le gouvernement et la société Emiratie « Terminals Holding ». Le gouvernement a privatisé l’aéroport international de Moroni sans faire un appel d’offre, ni faire passer le dossier à l’assemblée nationale. Personne ne connait le vrai visage de l’entreprise. Ce qui a suscité beaucoup de débats et des critiques. Le 1er mai dernier, journée internationale du travail, lors de son allocution, Salim Soulaimane, doyen et chargé des relations internationales de la CTTC n’a pas manqué de défendre ces employés licenciés et surtout demandé une enquête sur l’entreprise.

« Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ce qui se passe à l’aéroport. Plusieurs employés licenciés, c’est inadmissible. Ce sont des pères de famille qui ont des foyers à nourrir. Nous demandons l’annulation de ce processus de licenciement », a-t-il martelé. Et d’exiger une enquête sur l’entreprise concessionnaire Terminals Holding. « C’est inacceptable que notre pays donne notre aéroport international à une entreprise sans faire un appel d’offres. Nous avons le droit de savoir qui prend notre aéroport », clame le leader syndical avant de réclamer la réintégration immédiate des employés licenciés.

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