Africa-Press – Comores. Alors que l’Office national d’importation et de commercialisation du riz ordinaire (Onicor) n’a pas réussi à écouler le quart de son quota annuel estimé à 45.000 tonnes, quatre opérateurs privés ont épuisé leur quota de 5000 tonnes, et se sont vu accorder une « autorisation spéciale » pour une novelle commande avant l’échéance de septembre 2025, explique le ministre de l’économie, pour éviter « une éventuelle pénurie dans les prochains mois ». Une dérogation dénoncée vendredi dernier par trois organisations professionnelles (Nouvelle OPACO, MODEC et SYNACO) qui estime que le mécanisme convenu entre le gouvernement et le secteur privé n’a pas été respecté par le ministre de l’Economie.
Les opérateurs économiques dont Kashish, Nardassi, Douka B et Ginan Maecha ont montré au gouvernement que les 30% accordés au secteur privé en ce qui concerne la libéralisation du riz ordinaire est minime. Ces quatre opérateurs ont bénéficié depuis septembre 2024 d’une licence qui leur permet d’importer 5000 tonnes de riz ordinaire. Cette licence devait être renouvelée en septembre 2025 pour d’autres possibilités de commande du produit. Mais entre novembre 2024 et avril 2025, les quatre importateurs auraient déjà épuisé leur quota.
Ils devaient donc obtenir auprès des autorités d’autres possibilités de commande, leur licence octroyée étant limitée à 5000 tonnes. « Pour éviter de tomber dans une pénurie les mois prochains, le ministre de l’économie est dans l’obligation d’accorder à quatre opérateurs économiques du pays une autorisation spéciale devant leur permettre d’importer le riz ordinaire. Ce n’est pas une nouvelle licence et ce n’est pas non plus un renouvellement, mais une mesure de prévention dont le ministre a le droit pour éviter une pénurie », a précisé le secrétaire général du ministère lors d’une conférence de presse organisée hier 28 avril. Et de poursuivre: « l’Onicor est à 1700 tonnes de son quota annuel. Donc des mesures conservatoires doivent être envisagées. C’est le cas de l’autorisation spéciale accordée aux quatre importateurs ».
Le secrétaire général du ministère de l’économie a tenu à préciser aussi: « qu’à partir de septembre prochain, la procédure du renouvellement de la licence sur la libéralisation du riz va prendre effet en janvier 2026. C’est-à-dire que la licence renouvelée en septembre 2025 va prendre effet ou en janvier 2026 car elle doit s’aligner sur l’année budgétaire. Sauf en cas de mesure conservatoire tout comme dans le cas actuel ». Il a enfin laissé entendre que parmi les 12 licences accordées en septembre 2024 sur l’importation du riz ordinaire, certains opérateurs économiques doivent accélérer le rythme d’écoulement du produit ou se constituer en GIE (groupement d’intérêt économique) pour pouvoir bénéficier des avantages liés à la libéralisation du marché. Mais selon une source proche du dossier, il n’appartient pas au seul ministre de l’Economie d’en décider à sa guise, puisque le mécanisme convenu prévoit l’agrément préalable de la commission partitaire public-privé, instituée à cet effet. L’autorisation spéciale signée par le ministre serait donc purement et simplement illégale et injustifié.
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