Africa-Press – Comores. Pour la première fois depuis sa création en 2002, l’Observatoire des élections, une association comorienne, n’a pas obtenu les accréditations nécessaires lui permettant de participer à la mission d’observation électorale.
C’est un fait qui confirme si besoin est la volonté des pouvoirs publics de garder la main sur les élections. L’Observatoire des élections a été tenu à l’écart par la Commission électorale qui n’a pas daigné fournir les accréditations nécessaires permettant à l’association de participer à la mission d’observation. La demande restée lettre morte a été pourtant introduite plusieurs semaines plus tôt, le 22 décembre. Mais les demandeurs ont fait le pied de grue jusqu’au 13 janvier, à la veille des élections, qu’ils ont compris qu’ils n’auraient pas gain de cause. C’est au moyen d’un communiqué distribué à la presse tardivement dans la nuit que les observateurs ont fait part de leur déception. « Conformément aux dispositions de l’article 109 et suivant le code électoral, l’Observatoire des élections a déposé une demande d’accréditation à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en vue de participer à la mission d’observation du 1er tour de l’élection présidentielle et de l’élection des gouverneurs du 14 janvier 2024. A quelques heures de la tenue de ce double scrutin, l’Observatoire des élections n’a pas reçu les accréditations nécessaires à sa participation à la mission d’observation. A cet effet, l’Observatoire des élections informe la population et ses partenaires qu’il n’est pas habilité à participer à l’observation du double scrutin du 14 janvier 2024 ».
L’Observatoire des élections a été créé en janvier 2002 à Moroni avec pour objectif entre autres de veiller au bon déroulement des différentes élections nationales, régionales et municipales qui se déroulent aux Comores ou à l’étranger, de travailler en étroite collaboration avec les institutions nationales ou régionales chargées d’organiser les différentes élections, de contribuer au renforcement de la bonne gouvernance et de l’état de droit, de renforcer le partenariat et l’échange d’expérience avec des associations similaires et sensibiliser les citoyens comoriens à s’inscrire sur les listes électorales et à participer aux élections. L’association a observé toutes les élections qui ont eu lieu aux Comores depuis sa création en 2002 jusqu’aux dernières élections législatives et communales de 2020. L’Observatoire a aussi a participé à plusieurs missions internationales d’observation électorale au Togo en 2003, à Madagascar en 2003, 2006 et 2013, au Timor oriental en 2017 et à l’île Maurice en 2019 sous la bannière de l’OIF ou de la COI. Sans doute les observateurs ne s’attendaient-ils pas à la fin de non-recevoir de la Ceni, eux qui avaient déjà déposé photos et copies des cartes d’identité dans le cadre de leur demande. Quand on regarde la façon dont se sont déroulées les élections, on peut comprendre pourquoi la Ceni, un organe censé être indépendant, n’a pas délivré les accréditations.
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