Africa-Press – Comores. Le 45è Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC s’est tenu le 17 août 2025 à Antananarivo, réunissant seulement 16 chefs d’État ou leurs représentants. À l’issue des travaux, le président malgache Andry Rajoelina a été élu président en exercice de l’organisation régionale, succédant ainsi à Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe. Cette présidence confère une visibilité importante à Madagascar, qui a accueilli plusieurs événements économiques et politiques en marge du sommet.
Les discussions ont porté sur des questions de paix, de sécurité et surtout d’intégration économique. Le projet phare reste le corridor Nord-Sud, un axe commercial reliant Durban en Afrique du Sud à Kolwezi en République démocratique du Congo (RDC), censé favoriser le commerce régional et générer jusqu’à 1,6 million d’emplois selon les projections évoquées par RFI. Toutefois, aucun calendrier ni enveloppe budgétaire n’ont été arrêtés, et aucune avancée chiffrée n’a été proposée concernant la hausse des échanges commerciaux ou l’harmonisation des tarifs douaniers.
En matière sécuritaire, le sommet a réaffirmé son engagement à soutenir la RDC, notamment dans la stabilisation de l’est du pays. Les chefs d’État ont salué les efforts conjoints avec l’Union africaine et la Communauté d’Afrique de l’Est, et ont rendu hommage aux membres de la Mission de la SADC en RDC tombés dans l’accomplissement de leur mission.
Sur le plan économique, les États membres ont adopté le thème: « Promouvoir l’industrialisation, la transformation du système agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente ». La priorité a été donnée au développement de l’agriculture, à la résilience face au changement climatique et au renforcement de l’autonomie énergétique. Madagascar a, de son côté, été félicité pour avoir organisé la 8? Semaine de l’industrialisation de la SADC quelques jours avant le sommet.
Pour la Grande Île, cette présidence représente une opportunité diplomatique et un rayonnement accru sur la scène régionale. Cependant, les bénéfices économiques concrets restent incertains. Comme le soulignent plusieurs observateurs, l’intégration régionale de Madagascar dans la SADC ne produira des résultats tangibles que si le président tournant parvient à tirer parti de cette position pour obtenir des projets structurants profitables au pays.
En somme, si Antananarivo a brillé par l’organisation de ce sommet, l’avenir dira si cette présidence malgache permettra de transformer la visibilité acquise en avantages réels pour l’économie nationale et l’intégration de Madagascar au sein de la SADC.
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