Africa-Press – Comores. Alors que le projet Wuamabushu semble avoir démarré sur l’ile comorienne de Mayotte, des échauffourées ont éclaté dès dimanche 23 avril, entre jeunes manifestants et forces de l’ordre envoyées en renfort, dans le village de Ntsoudzou au sud de Mamoudzou. Sur place, les interpellations et contrôle d’identité se sont multipliés. Le navire Maria Galanta qui transportait un premier contingent d’expulsés a été contraint de rebrousser chemin, le port de Mutsamudu ayant refusé d’accueillir ce bateau.
Si le président Azali se dit toujours attaché au dialogue, Paris n’a pas jusqu’ici fléchi sa position, ni montré un quelconque signe de bonne volonté. Dimanche 23 avril dernier, les premiers affrontements ont éclaté à l’entrée du village de Ntsoudzou au sud de Mamoudzou entre jeunes manifestants et forces de l’ordre. Une explosion de colère suite à cette vaste opération qui vise à expulser des milliers de comoriens de trois iles, vers Anjouan et à détruire des centaines d’habitations des bidonvilles. Selon Europe 1, depuis vendredi dernier, deux sections de CRS ont été déployées dans les rues et 45 policiers quadrillent la route nationale et les artères adjacentes. « Ils sont donc davantage exposés aux caillassages de jeunes qui descendent des bidonvilles. Pour s’extraire ce dimanche après-midi, ils ont dû tirer en l’air avec leur arme à feu ».
Hier lundi 24 avril, Mayotte s’est réveillé dans une ambiance d’état de siège. Environ 1800 gendarmes et policiers sont mobilisés. Partout, les entrées et sorties sont quadrillées par des militaires. La surveillance et le contrôle des voitures et d’identité s’intensifient. D’après France 24, l’opération a débuté bel et bien. Selon ce média, les gendarmes sont à la recherche des sans-papiers, des délinquants et des machettes qui sont utilisés lors des affrontements. Les premières démolitions des bidonvilles devront démarrer ce mardi 25 avril. Dans ce climat de peur de nombreuses familles que le ministre français Darmanin considère comme étant en « situation irrégulière » craignent d’être refoulés avec souvent des enfants en bas âge, ou scolarisés à Mayotte depuis plusieurs années.
A Moroni aucune disposition ni des mesures particulières ne sont prises. Le gouvernement se contente de déclarations laconiques, alors que la société civile exige plus de fermeté pour le respect et la dignité des comoriens résidant sur cette partie du territoire national occupée. « J’ose espérer que la partie française, tiendra compte de la position du gouvernement comorien, sur le différend territorial qui oppose notre pays à la France sur l’ile comorienne de Mayotte. Nous privilégions la recherche de perspectives nouvelles, pour trouver une solution à ce contentieux désagréable qui dure depuis plus d’une quarantaine d’années, dans le respect du droit international et des intérêts bien compris de nos deux pays », a déclaré Azali Assoumani samedi 22 avril, dans son discours de vœux de l’Eid Elfitr.
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