Africa-Press – Comores. Il faut attendre jusqu’au mois de mai 2025 au moins pour espérer une résolution de la crise de l’eau que connait le pays, plus particulièrement Moroni.
Encore un espoir qui s’envole à cause d’une promesse non tenue. Dans le cadre du projet visant à alimenter en eau potable la ville de Moroni, le gouvernement comorien, en partenariat avec le Fonds saoudien, avait lancé la réhabilitation du château d’eau situé au quartier éponyme, à Moroni, techniquement dénommé RB 2000, actuellement hors service. Une fois ledit château opérationnel, il devrait permettre un approvisionnement continu en eau potable pour Moroni et ses environs
Seulement voilà. Ce projet, financé par le Fonds saoudien à hauteur de 4 274 759 USD, soit près de 2 milliards de francs comoriens, a été confié à la société Mauricienne Sotravic, avec une date de livraison fixée à décembre 2024. Toutefois, un retard considérable dans l’exécution des travaux a été observé, dû à une mauvaise organisation et à une mobilisation insuffisante des ressources humaines et matérielles. Selon une note dont nous nous sommes procuré copie, les travaux, débutés le 7 novembre 2022, en vertu de l’ordre de service adressé à l’entreprise à cette date, auraient dû s’achever le 6 novembre 2023. Malgré un délai supplémentaire de quatre mois accordés jusqu’au 31 mars 2024, « aucun avancement significatif n’a été constaté », peut-on lire sur ladite note sur l’avancement des travaux.
Le même document nous apprend que « devant l’importance et l’urgence du projet », le maitre d’ouvrage a accepté d’accorder une prolongation de délai de 4 mois (date butoir le 31/03/2024), au groupement d’entreprises sur la base d’un planning actualisé que le groupement a lui-même présenté. Le délai supplémentaire s’est encore écoulé sans enregistrer aucun avancement significatif dans l’exécution des travaux.
Une source proche du gouvernement indique qu’une dernière extension a été accordée à Sotravic jusqu’en décembre 2024. « Toutefois, l’entreprise a pris du retard, notamment en raison du manque d’équipements et du personnel », précise-t-elle. « De ce fait, un avenant a été signé, qui a permis d’aller jusqu’au mois de décembre 2024. C’est le dernier délai de livraison de l’ouvrage déjà réhabilité. Seulement la société a eu du retard, il y’a des équipements qui n’ont pas été envoyés, manque du personnel etc. ». Malgré ses affirmations concernant l’arrivée du matériel à Moroni, l’entreprise a demandé de revoir certaines spécifications techniques, soulevant des incohérences dans sa gestion.
Les multiples engagements pris par Sotravic, tels que la livraison des équipements nécessaires au château d’eau RB 2000 en janvier 2024, n’ont pas été respectés, malgré plusieurs relances officielles du ministère de l’Énergie. Les autorités comoriennes ont même dû envoyer des mises en demeure, sans résultats concrets. En avril 2024, l’entreprise a cessé toute activité sur le chantier.
Face à cette situation, l’entreprise Sotravic est restée égale à elle-même. Elle a informé les autorités qu’elle ne pourrait pas respecter l’échéance de décembre 2024 et que les travaux ne seraient achevés qu’au mois de mai 2025. Ces faux bonds dans un contexte de manque chronique d’eau potable irritent les autorités. « Cela prolongera la souffrance des habitants de Moroni et ses environs qui peinent déjà à accéder à l’eau. Depuis août, le gouvernement a mis en place un programme d’approvisionnement en eau via des camions citernes. Mais si les travaux sont retardés, cela engendrera des coûts supplémentaires pour maintenir ce service [palliatif] », poursuit notre interlocuteur. Selon nos informations, le gouvernement a refusé le prolongement de l’échéance jusqu’au mois de mai 2025. Reste maintenant à savoir comme compte-t-il s’y prendre pour résoudre cette crise qui n’a que trop duré.
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