Quatre journalistes dans la tourmente

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Quatre journalistes dans la tourmente
Quatre journalistes dans la tourmente

Africa-Press – Comores. Après trois heures d’audition, la journaliste Andjouza Abouheir vice-présidente du SNJC est rentrée libre chez elle. Toutefois, des charges d’injures et de diffamations lui sont tout de même reprochées par deux plaintes, l’une de l’ORTC et l’autre d’un des cadres de la boîte.

Convoquée hier jeudi à la gendarmerie nationale, la journaliste de La Gazette des Comores et vice-présidente du syndicat des journalistes (SNJC) est sortie libre de ses mouvements après une audition de plus de 3 heures de temps. « Notre consœur est rentrée en salle d’audition aux alentours de 9 heures pour ressortir vers 13 heures sans qu’on sache les motifs qu’ils lui ont été reprochés », s’est plaint la présidente du Syndicat National des Journalistes Comoriens (SNJC) lors d’un bref point de presse tenu quelques temps après la sortie de la journaliste de l’audition. En tout état de cause, cette affaire serait liée au discours tenu par la vice-présidente du syndicat lors de la cérémonie des vœux à Beit-Salam devant le chef de l’Etat, sur des supposés cas de harcèlement sexuels à l’ORTC. « Une information faisant état d’attouchements évidemment non consentis par au moins un homme, un supérieur sur des jeunes femmes évidemment de position hiérarchique inférieures nous a été remontée », avait alors avancé la vice-présidente.

Des soupçons qui se sont avérés au regard des plaintes qui ont été déposées à l’endroit de 4 journalistes. « Notre vice-présidente a été entendue sur deux plaintes, l’une de l’ORTC pour injure et l’autre par un cadre de cette même boîte pour diffamation », s’est quant à lui étonné le secrétaire général du syndicat Chamssoudine Mhadji. A part la convocation de la vice-présidente, 3 autres journalistes ont été convoqués. « Abdallah Mzembaba sera entendu vendredi, Oubeidillah Mchangama, samedi et nous venons d’apprendre qu’une autre plainte été déposée contre notre confrère Toufe Maecha », a renchéri le Secrétaire général du syndicat.

Faut-il rappeler que le fait d’utiliser sa position de dominant pour avoir des faveurs sexuels est punissable par l’article 309 du code de procédure pénale. « Le fait de harceler autrui en usant de sa position d’ordre de menace ou de contrainte dans le but d’obtenir de faveur de nature sexuelle par une personne abusant de l’autorité qui lui confère ses fonctions est puni de deux ans d’emprisonnement et de 1 000 000 de francs comoriens d’amende ». C’est pourquoi la présidente du SNJC Faiza Soule, appelle les autorités compétentes à prendre leurs responsabilités afin que des tels actes ne se reproduisent à l’avenir. « J’appelle le directeur de l’ORTC de lutter contre ces pratiques, car nous on n’a pas injurié l’ORTC, c’est les gens qui ont ces genres de pratiques qui rabaissent, et on appelle la gendarmerie à mener des enquêtes au lieu de venir intimider les journalistes », a-t-elle conclu.

Le syndicat dénonce la plainte de l’ORTC à l’encontre d’Andjouza Abouheir alors que cette dernière parlait au nom du syndicat. « Je ne sais pas pourquoi l’ORTC a porté plainte contre Andjouza alors que cette dernière parlait au nom du syndicat », a essayé de clarifier les choses, le secrétaire général du SNJC.

Dans la foulée de cette audition, les messages de soutiens ont commencé à pleuvoir sur la toile. Sur Twitter, l’ambassade de France à Moroni a écrit que « des lanceurs et des lanceuses d’alerte qui ont signalé publiquement des informations d’intérêt public méritent d’être protégés ».

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