Une deuxième journée d’audience morose

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Une deuxième journée d’audience morose
Une deuxième journée d’audience morose

Africa-Press – Comores. La cour de sureté de l’Etat a poursuivi le procès sans le principal inculpé Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui a refusé la veille d’être jugé par une cour « illégale ». C’est dans une ambiance plutôt morose que l’audience a continué avec quelques prévenus notamment Bacar Mohamed Dossar, ancien ministre des finances sous le régime Sambi.

Comme on le présumait, le procès sur l’affaire de la citoyenneté économique suit son cours sans l’ancien chef d’État entre 2008 et 2011, Ahmed Abdallah Sambi. Il était 9 heures et 14 minutes, ce mardi 22 novembre, soit le deuxième jour du procès, quand le président de la cours a déclaré qu’ « aucun certificat médical reformulé n’atteste la fragilité de l’état de santé du prévenu Sambi », pourtant la veille ce dernier s’est présenté au tribunal en titubant, en se faisant aider pour monter et descendre les marches du palais. Après cette déclaration, le procès a suivi son cours.

Au cours de cette deuxième journée du procès, l’ancien vice-président Nourdine Bourhane et l’ancien ministre des finances de Sami, Bacar Mohamed Dossar ont répondu présent. Tout comme la première audience, Me Fahradine Abdoulwahid a soulevé une exception de nullité pour irrégularité de la saisine. Selon lui, cette juridiction d’exception dite de sûreté de l’Etat a un juge d’instruction nommé à la cour de sureté. Ce sont les dossiers en instruction qui sont renvoyés en cour de sûreté. Ce qui n’est pas le cas ici, le renvoi a été fait par un juge ordinaire. Le tribunal a retenu cette exception pour examen au fond. Dans ce contexte, l’ancien ministre des finances Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou s’est retiré du procès tout comme Sambi estimant que cette cour est irrégulière.

De retour en salle d’audience après la lecture de l’ordonnance de renvoi de 74 pages au bout de 2h de temps, le commissaire du gouvernement près la cour de sureté de l’Etat, a tenu à signifier à la cour l’absence de Sambi. Notons que l’audience n’est pas arrivée à son terme lundi dernier par la déclaration faite par l’ancien rais Sambi, réfutant d’être jugé par une cour « illégale ».

Présent lors de cette deuxième journée, Bacar Mohamed Dossar, ancien ministre des finances en 2008, preuves à l’appui (documents, procès-verbal, journal de la Gazette à la main là où il avait soutenu son immunité à l’époque de cette enquête parlementaire) a tenu se défendre. « Je suis venu ici pour me défendre, j’ai toujours voulu servir mon pays. S’il y a eu entre temps des gens qui voulaient me piéger, j’ignore leur motivation », lance-t-il dans une intervention d’une vingtaine de minutes. Interrogé par rapport à cette loi de citoyenneté économique, dont on lui reproche d’avoir signé trois documents avec une intention frauduleuse, il admet les avoir signés mais sous les ordres de son chef. « J’ai effectivement signé un dossier sous les ordres de mon supérieur (Sambi) mais j’ignore le contenu », dit-il, tout en accablant indirectement Sambi.

À la barre, deux témoins dont l’ancien député Youssouf Ali Mchangama, ont attesté avoir rejeté cette loi de citoyenneté au parlement, qui selon lui, sur 33 député, 22 députés l’avaient rejeté. L’audience est renvoyée à ce mercredi pour la suite des interrogatoires et débats. Interrogé à la sortie de cette audience, Me Ali Abdou Elaniou dit ne pas encore épuisé toutes les requêtes pour défendre son client. « L’interrogatoire va continuer et on va rentrer dans les détails. C’était juste une appréciation. Dossar n’a rien fait finalement », précise celui pour qui l’absence de Sambi ne va pas du interférer dans la défense de son client, car après tout chacun porte son poids.

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