Football : où en est la Super Ligue africaine ?

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Football : où en est la Super Ligue africaine ?
Football : où en est la Super Ligue africaine ?

Par Abdoulaye A. Sall

Africa-Press – Comores. Annoncée comme un tournant pour le football africain, on connaît désormais les contours de la compétition, dont le financement a fait l’objet d’âpres négociations.

Annoncée depuis pratiquement deux ans, la Super ligue Africaine devrait voir le jour dès la saison prochaine, sous un format réduit, mais avec de nouvelles pistes tant sur le financement que sur les contours de la compétition. « La Super Ligue africaine est une initiative très importante. L’un des principaux problèmes en Afrique est le financement. Notre objectif est que le football de club africain soit de classe mondiale et rivalise avec les meilleurs du monde », a déclaré en août dernier, le président de la CAF, Patrice Motsepe.

Le financement, une épine dans le pied de la CAF

En effet, l’épineuse question du financement de cette nouvelle compétition – choisie au détriment des deux compétitions annuelles de la CAF, à savoir la Ligue des champions d’Afrique et la Coupe de la CAF – est clairement en jeu ces derniers mois. Il faut savoir, que les bénéfices générés par la Super Ligue doivent servir à rendre le football africain plus attractif, à faire en sorte que les joueurs restent en Afrique et à améliorer la qualité des infrastructures des clubs du continent. Depuis de longs mois, la Confédération africaine de football était en quête de solutions alternatives à la suite de l’affaire l’opposant au Groupe Lagardère qui a conclu un accord d’1 milliard de dollars portant sur la commercialisation des droits télévisés et marketing des compétitions de la CAF. Arrivant à expiration en 2028, l’interruption de ce contrat a logiquement coûté beaucoup d’argent à la Confédération africaine de football.

Après une coopération avec le Qatar portant sur des échanges sur le plan technique, administratif, marketing, communicationnel, aboutissant à des finales de Coupes d’Afrique jouées à Doha, on pouvait s’attendre à ce que les potentiels investisseurs sur ce projet viennent du Moyen Orient. Encore plus au vu de la compétition que se livrent Qatar et Arabie saoudite sur le plan du soft power. Naturellement, la tendance a été confirmée, et d’après les dernières informations, l’Arabie saoudite, qui devient un acteur de plus en plus important du monde du football, se porterait candidate pour accompagner la CAF dans la mise en œuvre de la Super Ligue africaine. Un échange de bons procédés en vue des ambitions qu’elle nourrit pour l’avenir.

Vers une solution venue d’Arabie saoudite ?

En effet, d’après le journaliste Ed Aarons du Guardian, l’Arabie saoudite, toujours dans une volonté de marquer son empreinte dans l’industrie du sport, serait décidée à accompagner le projet à hauteur de 200 millions de dollars, dont 100 millions qui seront répartis dans les primes de performances des équipes. Le contrat entre les deux parties prendrait effet à compter de la saison 2024-2025, et le format de la Super Ligue devrait être revu à la hausse.

Toujours d’après le Guardian, les discussions entre les deux parties ont débuté depuis un moment. Un protocole d’accord pour un contrat de cinq a été signé ces derniers jours, avec pour but d’accompagner le développement du football au niveau club comme sélection nationale en passant par le football féminin : « La Caf est ravie de travailler ensemble et de s’associer à la Fédération saoudienne de football pour développer le football sur notre continent et dans le monde », a avancé Patrice Motsepe dans le communiqué. « Il existe également des domaines spécifiques pour des partenariats mutuellement bénéfiques dont nous discutons et des annonces seront faites en temps voulu. » En contrepartie, un soutien du continent pour une organisation de la Coupe du monde en 2030 ou 2034 sachant qu’elle est déjà lancée pour accueillir la Coupe du monde des Clubs 2027 ainsi que la Coupe d’Asie la même année.

Vers un format inaugural de huit équipes

Pour le lancement de sa nouvelle compétition, la CAF a misé sur une phase expérimentale en réunissant seulement huit participants dans un tournoi qui se déroulera du 17 octobre au 30 novembre 2023. Soit après les premiers tours de la Ligue des champions qui continueront dans leur format habituel, et avant les phases de groupes, qui se déroulent entre traditionnellement à partir du mois de février. La Super Ligue se déroulera donc dans un mode à élimination directe, avec des quarts et demi-finales sur une phase aller-retour et une finale sur terrain neutre.

Les participants sont déjà connus et on y retrouvera les habituels Al Ahly (Égypte), Espérance de Tunis (Tunisie), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), Wydad Casablanca (Maroc) et TP Mazembe (RD Congo). Pour compléter ces incontournables (bien que le club de Lumumbashi soit en perte de vitesse), le club de Simba SC, régulièrement présent ces cinq dernières années, le Petro Luanda et finalement Enyimba aux dépens de Horoya (Guinée). Le multiple champion de Guinée a été écarté en raison de la non-homologation du Stade Lansana Conte, sachant que disposer d’un stade sur son territoire est une condition sinequanone pour prendre part à la Super Ligue. Un coup dur pour ce club en phase déclinante. L’Algérie, dont les clubs sont en retrait par rapport aux ténors d’Afrique du Nord, se retrouve donc sans représentant, tandis que des clubs tels que le Zamalek (Égypte), le Raja Casablanca (Maroc), l’Étoile du Sahel (Tunisie) ou encore Al Hilal Omdurman (Soudan) manqueront également à l’appel, mais devraient très vite être insérés une fois le format agrandi.

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