Africa-Press – Comores. Passionnée par le monde environnemental et très engagée dans la valorisation des déchets biodégradables, Abidate Abdourahamane, est lauréate du concours Innov’Bleu pour meilleurs entrepreneurs et projet entreprise. Elle est la première femme comorienne à se lancer dans la production et l’utilisation de l’énergie renouvelable issue de la biomasse et de la production d’engrais naturels liquides. Elle a accepté de répondre aux questions de La Gazette des Comores / HZK-Presse.
Question : Vous venez de remporter le concours Innov’bleu pour meilleurs entrepreneurs et projet entreprise, quelle a été votre première réaction ?
Abidate Abdourahmane : J’étais très contente de faire partie des lauréates d’une structure établie et de donner une bonne image de la femme comorienne et ses compétences. C’est une joie immense pour moi, pour ma coopérative, ma famille et tous ceux qui m’ont soutenu. J’étais déjà sortie troisième lauréate d’un concours entrepreneurial organisé par OIA groupe plateforme d’incubation des startups aux Comores.
Question : Vous êtes la première femme comorienne à se lancer dans la production et l’utilisation de l’énergie renouvelable issue de la biomasse. D’où vous est venue cette idée ?
A.A : C’est une passion ! Depuis mon enfance, je voulais apporter des solutions innovantes aux déchets en offrant une autre alternative d’engrais naturel liquide aux agriculteurs. Car mon père a été victime de l’utilisation des pesticides et engrais chimique. Ce qui m’a beaucoup motivé de porter secours à tous les agriculteurs pour qu’ils soient mieux protégés dans leurs milieux professionnels. C’est aussi un accès à une énergie propre moins coûteuse et favorable aux milieux ruraux.
Question : La biomasse est peu connue dans le pays, même s’il y a eu déjà des projets similaires. Comment voyez-vous l’avenir avec cette source d’énergie et quels sont vos projets futurs ?
A.A : Avec le plan Comores émergeant à l’horizon 2030, la biomasse fait partie des solutions innovantes, complémentaires existantes, donc la vulgarisation des bio-digesteurs dans notre pays est sollicité. Cela fait trois ans que je suis dans un projet, mon projet intitulé « Comores déchets organiques zéro dans les poubelles et dépotoirs d’ici 2030 ».
Question : le monde célèbre la journée internationale des droits de la femme ce 8 mars, quel sens donnez-vous à cette journée?
A.A : C’est une journée à valoriser les compétences féminines et devant des promotions pour les encourager. Il y a quelques points positifs dans le pays par rapport à d’autres. Nous avons les mêmes diplômes, les mêmes opportunités, les mêmes salaires. Les femmes aux Comores ont droit à l’héritage. La thématique de cette année est pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », c’est un thème très important mais qui suscite un accompagnement pour que cela soit possible.
Question : Vous-êtes la première femme à se lancer dans la biomasse, que diriez-vous aux femmes comme vous ?
A.A : Notre pays n’attend que nous jeunes femmes, de se mettre en action en proposant des solutions durables répondant aux besoins du contexte du pays, donc mutualisons nos forces pour atteindre ces objectifs.
Un dernier mot :
A.A. : Rendons notre rêve réel grâce à des actions concrètes et restons optimistes car le chemin est long avec plusieurs barrières à franchir comme le facteur sociétal, des facteurs de la formalisation et informations de l’étude de marché, il nous faut un appui technique (canevas, business plan) pour pouvoir accéder facilement aux financements. Il y a l’enjeu politique, il faudra s’activer, s’approcher aux personnes ressources, exposer et démontrer nos projets mais aussi s’affirmer. La femme comorienne est capable de beaucoup de choses pour des Comores prospères.
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