Africa-Press – Comores. Affectée à Anjouan, Binti Mhadjou, journaliste de l’ORTC n’a eu droit à aucune disposition inhérente à son installation. Indigné de cette décision, le Snjc appelle le directeur à revenir sur sa décision.
Virée du JT de 20 heures par la direction puis affectée à Anjouan, Binti Mhadjou, journaliste vedette de l’Ortc est prise au dépourvu, livrée à son sort sans indemnité ni logement, aucune disposition inhérente n’a été prise, hormis un billet d’avion. Comment une mère de famille peut s’en sortir dans de telles conditions dans un nouvel environnement ? Cette décision indigne le bureau du Syndicat National des Journalistes Comoriens. Ce dernier appelle le directeur de l’Ortc à revenir sur sa décision et estime que le directeur n’a pas daigné s’entretenir avec la concernée avant de lui notifier la décision.
Le syndicat explique qu’il apparait clairement que cette décision est une sanction, laquelle intervient peu de jours après son éviction de la présentation du journal télévisé. « Le bureau du Snjc demande au directeur général de l’Ortc, Abbasse Mhadjou de revenir sur cette décision. L’Ortc a acquis un nouveau plateau de télévision. M. Mhadjou chercherait à moderniser la maison, à respecter la pluralité de l’opinion. Il devra pour cela compter sur les meilleurs de la maison, et sans conteste Binti Mhadjou en fait partie. Elle y a occupé divers postes de responsabilité avec brio. Par ailleurs, le bureau du Snjc sait combien règne à l’Ortc un climat particulièrement anxiogène ces derniers temps », souligne Faiza Soule Youssouf, présidente du SNJC.
Le bureau du SNJC reste ouvert à tout dialogue pour un cadre apaisant pour trouver une solution face aux multiples problèmes qui touchent le personnel de l’Ortc. « Licenciements en cascade, suspensions, ponctions de salaire sans motivations légales, le bureau du Snjc qui réitère sa disponibilité à s’entretenir avec le directeur général, souhaiterait autant que faire se peut, la mise en place d’un cadre de dialogue apaisé avec d’une part la direction et d’autre le part le personnel, dont les journalistes et les techniciens de la maison », insiste-t-elle.
Dans un post poignant sur sa page, la journaliste Binti Mhadjou livre bataille et prend l’opinion à témoin. « Aller travailler à l’ile d’Anjouan n’est pas une punition. La punition c’est lorsque ton employeur te dit qu’il va juste payer le billet d’avion mais le reste tu te débrouille. Et ce, pour une durée indéterminée. C’est cruel. C’est de l’exploitation », écrit-t-elle. Elle poursuit : « Qui parmi vous accepterait d’aller à l’autre bout du pays, laisser sa famille pour aller travailler gratuitement ? J’ai été rédactrice en chef et j’ai démissionné au bout de 5 mois. J’ai continué mon travail de journaliste en tant que reporter et présentatrice. Il y a quelques jours j’apprends que j’ai été virée du JT. Et non, ce n’était pas à ma demande (…)». Binti est reconnu par ses paires, elle travaille avec rigueur tout en respectant l’éthique et la déontologie. « J’avoue que je suis contre la promotion de la médiocrité et le manque de rigueur dans le travail », confie-t-elle.
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