Avons-nous trouvé un nouveau moyen de stopper le cancer du poumon ?

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Avons-nous trouvé un nouveau moyen de stopper le cancer du poumon ?
Avons-nous trouvé un nouveau moyen de stopper le cancer du poumon ?

Africa-Press – Comores. Des chercheurs ont peut-être ouvert une nouvelle voie dans le traitement du cancer du poumon en exploitant une protéine capable d’inhiber la croissance tumorale. Cette découverte inédite au niveau moléculaire pourrait orienter le développement de traitements personnalisés.

Une maladie redoutable

Le cancer du poumon, qui se caractérise par une croissance cellulaire anormale dans les tissus pulmonaires, demeure l’une des principales causes de décès liées au cancer dans le monde. En France, il représente un enjeu de santé publique majeur, avec des statistiques révélatrices de son impact. En 2020, par exemple, le cancer du poumon a été diagnostiqué chez près de 50 000 personnes dans l’hexagone. La même année, il aurait entraîné la mort de plus de 30 000 personnes.

Les facteurs de risque du cancer du poumon sont bien établis, avec le tabagisme en tête de liste. La fumée de tabac contient en effet des substances cancérigènes qui endommagent les cellules pulmonaires, augmentant considérablement le risque de développer un cancer. Cependant, il est important de noter que cette maladie peut également affecter les non-fumeurs et que d’autres facteurs tels que l’exposition à des substances cancérigènes dans l’environnement peuvent jouer un rôle.

Plusieurs approches thérapeutiques

La recherche médicale explore différentes approches pour lutter contre cette maladie. Les traitements les plus courants incluent la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, souvent utilisées en combinaison. Cependant, ces approches ont des limites et de nouvelles stratégies émergent.

L’immunothérapie a par exemple suscité un intérêt croissant. Elle repose sur la stimulation du système immunitaire pour cibler et détruire les cellules cancéreuses. Certains médicaments d’immunothérapie ont montré des résultats prometteurs dans le traitement du cancer du poumon, en particulier chez les patients dont les tumeurs présentent des caractéristiques bien spécifiques.

La thérapie ciblée est une autre voie explorée. Elle vise à bloquer spécifiquement les mécanismes de croissance des cellules cancéreuses. Ces traitements sont souvent adaptés en fonction des caractéristiques moléculaires de la tumeur, permettant ainsi une approche plus personnalisée.

Enfin, la recherche sur de nouvelles thérapies progresse continuellement, de même que la compréhension approfondie des mécanismes biologiques sous-jacents au cancer du poumon. Cela inclut l’identification de nouvelles cibles moléculaires et le développement de médicaments innovants, ce qui nous ramène à ces travaux.

Le rôle de c-Myc

Les protéines sont produites dans la cellule par de petits organites appelés ribosomes qui lisent le code de l’ADN, le transcrivent en ARNm, puis le traduisent en protéines. Les cancers peuvent survenir lorsque l’ADN lu est muté, entraînant une croissance cellulaire incontrôlée. La protéine c-Myc favorise cette croissance en facilitant la production de protéines malgré une mutation, ce qui contribue à la formation de tumeurs.

La c-Myc est donc essentielle à la croissance, à la prolifération et à la résistance aux médicaments des cellules cancéreuses et des cellules souches cancéreuses. Le contrôle de l’expression et de son activité est donc crucial.

Une protéine clé

Dans le cadre de ces travaux, dont les résultats sont rapportés par Newsweek, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Tulane ont justement identifié une protéine, la RBM10, qui est capable d’entraver la croissance du cancer du poumon en bloquant l’action de c-Myc. Plus précisément, ils ont constaté que RBM10 peut directement cibler la dégradation de c-Myc et réduire ses effets cancérigènes en se liant avec deux autres protéines, nommées RPL5 et RPL11.

Les chercheurs ont également observé qu’une forme mutante de la RBM10 se trouve fréquemment dans les cancers du poumon. Elle perd ainsi sa capacité à supprimer la protéine c-Myc et à se lier à RPL5 et à RPL11, favorisant par conséquent la formation de tumeurs au lieu de les inhiber.

“La RBM10 est une protéine essentielle pour supprimer les cellules cancéreuses, mais lorsqu’un cancer cherche à se développer, il la mute pour bloquer cette fonction”, peut-on lire dans l’étude.

Les chercheurs espèrent exploiter ces découvertes sur le rôle de la RBM10 dans la suppression du cancer pour développer des médicaments et ouvrir ainsi la voie à des approches plus efficaces contre le cancer du poumon. Ils espèrent notamment pouvoir concevoir une molécule visant spécifiquement la forme mutante, car il s’agit d’une structure particulière qui n’existe pas dans les tissus normaux. En convertissant cette mutation, ils pourraient alors, espérons-le, éliminer l’activité cancérogène de c-Myc.

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