Africa-Press – Comores. Le pôle mère-enfant du CHRI de Fomboni à Mohéli a su prendre en charge pendant un mois et six jours, la naissance des triplés prématurés de 32 semaines d’aménorrhée dans le service de néonatalogie. Ceci malgré l’absence d’un néonatalogue et d’un pédiatre au sein de ce joyau récemment inauguré. Une situation que le gynécologue obstétricien Dr Mohamed Ibrahim déplore.
Le 21 janvier 2024, une naissance de triplé (3 petites filles) a eu lieu au pôle mère-enfant du CHRI de Fomboni à Mohéli, une première depuis plus de 20 ans. Elles sont nées après 32 semaines (8ème mois) au lieu de 37 semaines (9 mois et une semaine) durée normale. « Si la prématurité était de 34 semaines, les bébés seraient certes petits mais leurs poumons seraient fonctionnelles mais il s’agit ici de 32 semaines, c’est donc une immaturation pulmonaire compliquée à gérer dans nos pays car elle demande des plateaux techniques spécialisés, avec des spécialistes et disponibilité de traitements appropriés pour pouvoir prendre en charge ces genres de cas » a tenu à préciser Dr Mohamed Ibrahim, le gynécologue obstétricien du CHRI de Fomboni.
C’est pour cela que toute l’équipe du service de néonatalogie se réjouit de ce succès après une prise en charge réussie d’un mois et 7 jours. Et ce, malgré l’absence de spécialistes. « Nous avons un manque de spécialistes en pédiatrie n’en parlons plus en néonatalogie. Ce sont donc des généralistes qui se forgent et moi en tant que gynécologue obstétricien » regrette-t-il. Des médecins, selon Dr Mohamed, sont en spécialisation à l’étranger mais il faut attendre encore plus de 3 ans alors que les naissances continuent. Deuxième souci pour ce pôle mère-enfant, c’est l’absence des médicaments appropriés pour ces types de bébés prématurés.
« Nous avons déjà un cas d’une femme qui avait une grossesse de 30 semaines mais nous étions obligés de la faire accoucher car elle avait fait une rupture de membrane, c’était une femme avec des grossesses compliquées n’arrivant pas toujours à terme. Normalement nous devions la transférer à un centre qui dispose d’un pédiatre et d’un néonatalogue pour prendre en charge le bébé s’il est né prématurément. Mais comme la famille n’avait les pas les moyens financiers, nous avons donc usé des moyens de bord et le bébé est sauvé avec sa mère », explique le gynécologue avant de conseiller aux femmes enceintes de respecter les 8 consultations pour éviter les complications. Mohamed Ibrahim lance un appel pour un pédiatre au CHRI de Fomboni en attendant l’arrivée des spécialistes en formation. Quant au major Sainda Hamada, elle interpelle toutes les bonnes volontés pour soutenir cette famille de triplé au moins jusqu’à 12 mois, car financièrement c’est difficile.
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