Commémoration: qui Était Abdourahmane Mbafoumou?

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Commémoration: qui Était Abdourahmane Mbafoumou?
Commémoration: qui Était Abdourahmane Mbafoumou?

Africa-Press – Comores. En amont du 102ème anniversaire de la mort de Abdourahmane Mbafoumou, mort en mai 1923 à Mbeni Hamahamet, un de ses nombreux descendants, Koussoy Ibrahima, a retracé devant la presse la vie politique, sociale et culturelle de son aïeul, avant la cérémonie religieuse prévue à Mbeni le 25 mai dernier.

Devant les médias, Koussoy Ibrahima, entouré des membres de la famille Mbafoumou a retracé l’histoire de son ancêtre avec fierté et dignité. Après un long exposé sur la lignée de la famille de cet illustre personnage, le conférencier a décortiqué la personnalité d’Abdourahmane Mbafoumou. « Notre aïeul est né en 1850 à Kouwa ya Mitsamihouli et il est mort en mai 1923 à Mbeni. Mais nous sommes ici pour rappeler qui était notre arrière-grand-père. D’abord, il était un homme politique avec des ambitions et des visions extraordinaires. L’histoire nous apprend qu’après des années de lutte, le sultan Saïd Ali, descendant de Mouigni M’kou voulait éliminer ses principaux opposants dont Hachim de Mbadjini, Msafoumou et Boinafoumou pour devenir le Ntibe de Ngazidja. Il réussit sa conquête avec l’aide des guerriers étrangers. Après sa victoire, il voulait contrôler les régions dépourvues de sultans. Ainsi, pour régner sur la région d’Oichili et Hamahamet, Saïd Ali a nommé comme premier ministre Abdourahmane Mbafoumou. Cette nomination s’explique d’abord par son lien de parenté car les deux hommes sont de la lignée Mouigni M’kou » dit-il.

Et de poursuivre que cette nomination a été critiquée dans la région sous prétexte que Abdourahmane Mbafoumou se soumet à la conquête fratricide de Saïd Ali. « Face aux reproches qui lui ont été faites, il a répondu sagement qu’ils étaient déjà soumis au sultan Ntibe. Accepter la nomination était le seul moyen de se protéger contre les ordres de Saïd Ali », a expliqué le conférencier avant d’ajouter que lors de l’acheminement des pierres pour la construction du palais et bureau du sultan Saïd Ali (maison Dhwahira) à Moroni, Mbeni n’était pas concerné. « Abdourahmane Mbafoumou disait à Saïd Ali que les deux avaient le même sang royal. Un roi n’est jamais esclave », a relaté le conférencier.

Sur le plan religieux, Koussoy Ibrahima a parlé aussi d’un texte juridique d’origine arabe intitulé « Minhaj ». C’est l’équivalent d’un doctorat. « C’était le plus grand diplôme d’études arabes à cette époque-là. Je crois même qu’au jour d’aujourd’hui, le Minhaj reste un diplôme de référence. Notre ancêtre possédait ce diplôme, ce qui lui a valu le poste de deuxième cadi dans la région ». Sur la culture musulmane, Abdourahmane Mbafoumou a laissé ses empreintes. Sur le plan social, Koussoy a rappelé que son aïeul était Mru Mdzima (un homme accompli) pour avoir réalisé son mariage coutumier au niveau de Ngazidja. Une cérémonie coutumière fastueuse permettant aux notables d’acquérir un rang social honorifique. « Abdourahmane Mbafoumou a offert à chaque village 12 taureaux. Une dépense ostentatoire inégalée depuis sa disparition. Partout où il passait, il avait le dernier mot, suivant les us et coutumes (Mila na Ntsi) ».

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