Africa-Press – Comores. Alors que les Comores révisent leur politique d’économie bleue durable, les consultations organisées à Mwali ont mis en lumière des priorités claires mais aussi des faiblesses structurelles. Les acteurs environnementaux et communautaires insistent sur la nécessité d’intégrer les savoirs locaux et de renforcer la coordination entre institutions pour réussir cette transition.
Dans le cadre de la révision de la politique nationale d’économie bleue durable (EBD), après Ngazidja et Ndzouani, c’était au tour de Mwali d’accueillir, du 18 au 19 août, une série de consultations avec les parties prenantes. La rencontre, organisée à l’hôtel Faradel, a réuni élus communautaires, associations environnementales et spécialistes internationaux sous la supervision du ministère de l’environnement, avec l’appui technique de GRID-Arendal et du programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), à travers le programme SIDS sur la restauration des écosystèmes. L’objectif était d’identifier les priorités et défis propres à chaque île, valider les premiers résultats de l’évaluation des risques et renforcer l’intégration des communautés dans la planification des secteurs clés: pêche, transport maritime, tourisme et conservation.
« Nous avons cartographié les secteurs prioritaires de Mwali et mis en évidence les réformes nécessaires, les besoins en investissement et les contraintes pratiques. Nous avons surtout insisté sur l’importance d’intégrer les savoirs traditionnels des communautés dans les décisions », a déclaré Mouktafi Said Ramadan, directeur régional de l’environnement. Malgré la volonté affichée, plusieurs obstacles ont été relevés. L’absence de coordination entre les différentes agences de gestion marine et côtière, le cloisonnement des données environnementales et socio-économiques, ainsi que le chevauchement des mandats entre techniciens et autorités politiques compromettent l’efficacité du processus.
« Chaque institution conserve ses propres données, au lieu de les partager. Cela empêche une planification cohérente. Résultat, des projets s’accumulent dans les mêmes secteurs, mais les retombées restent limitées », a regretté Masa, représentant du Parc National de Mwali. Ces consultations insulaires ouvriront la voie à un atelier national prévu entre octobre et novembre à Moroni. Celui-ci validera les résultats finaux et définira les bases du futur Plan d’action stratégique pour l’économie bleue durable aux Comores.
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