Africa-Press – Comores. De Mercure à Saturne, les planètes les plus brillantes du Système solaire vont s’aligner à l’aube au cours du mois. En juin, toutes les planètes du Système solaire brilleront dans le ciel en seconde partie de nuit et à l’aube.
Les plus brillantes, celles que l’on peut aisément repérer à l’œil nu, seront alignées sur près de 110° de l’est-nord-est au sud à l’aube après le 15 et elles seront disposées dans leur ordre naturel d’éloignement au Soleil : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.
Uranus et Neptune seront également présentes, mais il faudra des jumelles ou une lunette astronomique pour essayer de les repérer : en fin de nuit pour Neptune – à 10° sur la droite de Jupiter – et au tout début de l’aube pour Uranus – à 7° sur la droite de Vénus.
Vous pouvez suivre la mise en place de cet alignement apparent au fil du mois de juin. Que vous habitiez en ville ou à la campagne, vous devez choisir un site offrant un horizon est-nord-est bien dégagé pour voir l’éclatant Vénus dès son lever, près d’une heure et demie avant le Soleil.
Saturne brille alors à plus de 20° de hauteur au-dessus de l’horizon sud-est et les planètes Jupiter et Mars forment un joli couple à une douzaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon est-sud-est, à peu près à mi-distance entre Vénus et Saturne ; l’écart apparent entre Mars et Jupiter augmente tout au long du mois.
Il est aisé de reconnaître ces différentes planètes qui sont plus brillantes que les étoiles qui les entourent dans cette portion de la sphère céleste ; Vénus et Jupiter sont particulièrement éclatantes, bien plus que Mars et Saturne.
Peu après le 15 juin, vous pourrez repérer Mercure une heure avant le jour au ras d’un horizon est-nord-est parfaitement dégagé. Elle sera alors plus brillante que Saturne, mais comme elle brillera dans un ciel déjà bien clair, elle sera plus délicate à trouver.
Utilisez Vénus comme point de repère et cherchez Mercure à près de 10° sur sa gauche vers l’horizon en prolongeant l’alignement suggéré par Jupiter, Mars et Vénus. Notez que, du 18 au 27 juin, la Lune rend visite à ces planètes en se métamorphosant en un croissant de plus en plus mince.
L’écart apparent entre Mercure et Saturne est proche de 110° à la fin du mois de juin, il est donc délicat de photographier toutes ces planètes d’un coup – il faut faire un panorama ou une mosaïque d’images –, mais la contemplation sereine de cette superbe perspective planétaire à la fin de la courte nuit solsticiale, avec les sons de la nature ou de la ville qui s’éveille autour de vous, vaut largement l’effort d’un lever très matinal !
Quelques rendez-vous à admirer dans le ciel de juin
La Terre tournant inéluctablement autour du Soleil, celui-ci semble se déplacer jour après jour vers l’est de l’écliptique et les constellations qui disparaissent dans l’éclat du ciel crépusculaire à son approche sont de retour à l’aube quelques semaines après.
Ce cycle est immuable et, de la même façon qu’il est plaisant de retrouver le Scorpion et le Sagittaire à la fin des longues et froides nuits hivernales, il est satisfaisant de saluer le lever des Pléiades à l’aube des courtes nuits qui entourent le solstice d’été.
Vénus partage notre enthousiasme cette année puisqu’elle brille vivement à une dizaine de degrés sur la droite de l’amas ouvert du Taureau. Le vendredi 17 juin à l’aube, une heure et demie avant l’éclosion de l’œuf solaire, elle ressemble à un phare étincelant juste au-dessus de l’horizon est-nord-est qui guiderait la course des Pléiades.
Ces étoiles sont délicates à repérer à l’œil nu aussi bas dans le ciel, mais laissez passer quelques matins et elles deviendront évidentes et pourront participer à de beaux rassemblements planétaires et lunaires.
Le samedi 18 et le dimanche 19 juin en fin de nuit, trois heures avant le lever du Soleil, la Lune côtoie Saturne loin au-dessus de l’horizon sud-est.
La planète est à une vingtaine de degrés de hauteur et, dans une lunette ou un télescope, l’observation de ses merveilleux anneaux est de moins en moins dégradée par la turbulence atmosphérique.
La Lune qui brille à ses côtés nous montre une phase gibbeuse décroissante, ce qui signifie que nous approchons de l’opposition de cette planète, le moment de l’année où elle se situe à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. Durant cette période, nous pourrons l’observer lorsqu’elle croisera le méridien au cœur de la nuit.
Grâce à son glissement vers l’est du Capricorne par rapport à l’année dernière, Saturne franchira cette ligne, qui coupe le ciel en deux selon l’axe nord-sud, à plus de trente degrés de hauteur, soit plus que la hauteur de votre main grande ouverte et bras tendu.
Elle sera donc loin des halos de pollution lumineuse et des zones les plus instables de l’atmosphère, ce qui devrait nous offrir de belles conditions d’observation aux instruments.
Le samedi 18 et le dimanche 19 juin en fin de nuit, trois heures avant le lever du Soleil, la Lune côtoie Saturne loin au-dessus de l’horizon sud-est.
La planète est à une vingtaine de degrés de hauteur et, dans une lunette ou un télescope, l’observation de ses merveilleux anneaux est de moins en moins dégradée par la turbulence atmosphérique.
La Lune qui brille à ses côtés nous montre une phase gibbeuse décroissante, ce qui signifie que nous approchons de l’opposition de cette planète, le moment de l’année où elle se situe à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. Durant cette période, nous pourrons l’observer lorsqu’elle croisera le méridien au cœur de la nuit.
Grâce à son glissement vers l’est du Capricorne par rapport à l’année dernière, Saturne franchira cette ligne, qui coupe le ciel en deux selon l’axe nord-sud, à plus de trente degrés de hauteur, soit plus que la hauteur de votre main grande ouverte et bras tendu.
Elle sera donc loin des halos de pollution lumineuse et des zones les plus instables de l’atmosphère, ce qui devrait nous offrir de belles conditions d’observation aux instruments.
Le dimanche 26 et le lundi 27 juin à l’aube, une heure avant le lever du Soleil, alors que Saturne atteint le méridien et qu’au sud-est Jupiter s’avance dans la Baleine sous le regard rougi de Mars, Vénus reçoit la visite d’un mince croissant lunaire à l’est-nord-est.
L’arc d’argent est d’une finesse appréciable et la lumière cendrée fait luire le pourtour du globe sélène qui, le lendemain, surplombe l’éclat délicat de Mercure au ras du sol.
En commençant votre observation une demi-heure plus tôt, alors que Vénus se lève à peine, l’amas des Pléiades est visible sept degrés plus haut que la planète.
La planète de la déesse de l’amour et ce groupe scintillant étaient en conjonction à moins de six degrés d’écart le 23 juin, mais les choses ne durent jamais lorsque Vénus est impliquée et elle s’éloigne déjà en poursuivant sa course vers le Soleil.
Phases de la Lune en juin La Lune est au premier quartier le 7 dans le Lion, pleine le 14 dans Ophiuchus, au dernier quartier le 21 dans les Poissons et nouvelle le 29 dans les Gémeaux.
Le ciel de juin Les très longs crépuscules de juin repoussent le début des observations jusqu’à minuit. Et là où la voûte céleste n’est pas complétement noire, il est tout de même possible de repérer les belles constellations du ciel estival.
Au sud, le Scorpion dresse un corps doublement arqué dont la portion supérieure abrite la superbe étoile Antarès, à l’éclat rougeoyant aisément identifiable. En remontant le méridien, vous traversez l’immense figure d’Ophiuchus, le Serpentaire, avant d’atteindre Hercule.
Les étoiles d’Hercule ne sont guère brillantes et je vous conseille de vous allonger ou de vous asseoir dans une chaise longue, car elles sont juste sous le zénith.
Sur la droite d’Hercule, en redescendant vers Arcturus du Bouvier, remarquez le petit diadème de la Couronne boréale, dont Alphecca, l’étoile la plus brillante, est parfois appelée Gemma.
Sur la gauche d’Hercule brille la superbe Véga de la Lyre, l’une des premières étoiles visibles au crépuscule de l’été à l’automne. Entre Véga et Hercule se situe l’apex, le point qui nous indique la direction vers laquelle le Soleil fonce avec l’ensemble du Système solaire à près de 20 kilomètres par seconde.
Dessinez le Triangle d’été avec Deneb du Cygne et Altaïr de l’Aigle en plus de Véga et cherchez le petit losange du Dauphin en glissant vers l’horizon est.
Plus tard dans la nuit, alors que la Voie lactée domine le ciel et que Véga s’accroche au zénith, la constellation de Pégase revient – nous l’avions perdue dans les lueurs crépusculaires en février.
Carte du ciel visible en juin 2022 vers la fin du crépuscule à la latitude de la France métropolitaine. Les cartes de ce billet peuvent être utilisées en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord.
Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et, le soir, Véga de la Lyre sera d’autant plus proche de l’horizon sud-est.
Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Véga sera plus éloignée de l’horizon sud-est. Cliquez sur la carte pour l’afficher en grand et l’imprimer pour votre usage personnel.
Cette carte montre le ciel visible en juin 2022 à l’orée de l’aube à la latitude de la France métropolitaine. Attention, les cartes du ciel ne sont pas à l’envers ! Elles représentent simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes.
Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite. Utilisez ces cartes en les imprimant et en les faisant tourner de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit.
Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête.
Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon.
Le ciel est très vaste et les constellations qui semblent petites sur les cartes sont, en fait, très grandes : votre main ouverte et bras tendu cache ainsi à peine l’ensemble du Chariot de la Grande Ourse. La 28e édition de mon Guide du Ciel arrive en librairie le 16 juin.
Si vous voulez tout savoir sur le ciel, je vous propose jour par jour, de juin 2022 à juin 2023, plus de 1 000 phénomènes célestes (conjonctions, éclipses de Lune et de Soleil, étoiles filantes, occultations, aurores polaires, comètes, cycles solaires, lumière zodiacale, gegenschein, nuages noctiluques, meilleures périodes pour admirer la Voie lactée et photographier ses arches et ses piliers, etc.
), des conseils pratiques, des centaines de cartes, de photographies et de schémas pour pratiquer l’observation du ciel aussi souvent que possible !
Le 28 juin, lors de la soirée d’ouverture de la quinzaine Arts & Sciences au Cratère – Scène national d’Alès, j’aurai le plaisir de vous faire visiter le ciel, de la Lune aux profondeurs du cosmos, juste avant un tour de chant lunaire d’Elsa Gelly avec Sylvain Griotto au piano. Tout cela se déroulera sous l’œuvre de Luke Jerram, Museum of the Moon, une impressionnante lune de sept mètres de.
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