Africa-Press – Comores. Le programme Opal (« Outer Planet Atmospheres Legacy ») initié par la Nasa a pour objectif de surveiller l’évolution des planètes extérieures de notre Système solaire: Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Et en 10 ans, les données du télescope spatial Hubble sur lesquelles il s’appuie ont permis aux astronomes de mieux comprendre ces géantes lointaines.
Pioneer, Juno, Cassini, Voyager et bientôt Juice. Des sondes sont parties à la rencontre des planètes extérieures de notre Système solaire. Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus. Des planètes gazeuses aux atmosphères profondes et sans surface solide. Mais « les sondes ne nous racontent pas toute l’histoire », souligne Amy Simon du GSFC, le Goddard Space Flight Center, dans un communiqué de la Nasa. Pour espérer comprendre l’activité et les mouvements atmosphériques de ces planètes, il faut pouvoir compter sur un programme au long cours. Et c’est exactement ce qu’est le programme d’observation du télescope spatial Hubble de la Nasa appelé Opal pour « Outer Planet Atmospheres Legacy ». Il a été lancé il y a 10 ans maintenant et a permis de faire pas mal de découvertes.
En tournant son regard vers la plus grande planète de notre Système solaire, le télescope spatial Hubble a permis de suivre l’évolution de sa fameuse Grande tache rouge. Et de confirmer que sa taille diminue alors que la vitesse de ses vents augmente. Les filtres du télescope spatial donnent quant à eux accès à des vues inédites de Jupiter qui permettent aux chercheurs d’étudier, par exemple, les différences d’épaisseur, d’altitude et de composition chimique des nuages de la planète géante.
Le programme Opal a aussi permis de recueillir des données intéressantes sur les mystérieuses taches ovales sombres qui se forment régulièrement aux pôles de Jupiter.
De quoi permettre aux astronomes d’imaginer que ces taches puissent correspondre à de la brume agitée par des tornades.
Les couleurs changeantes de Saturne
Concernant Saturne, le télescope spatial Hubble a notamment confirmé quelques phénomènes saisonniers pas si faciles à observer. Car sur la planète aux anneaux, un an dure environ 29 années terrestres et une saison presque sept années. Le programme Opal a ainsi suivi les changements de couleur de l’atmosphère de Saturne détectés pour la première fois par la mission Cassini. De légers changements de couleur d’une année à l’autre, peut-être causés par la hauteur des nuages et les vents. Et des changements majeurs qui se produisent lorsque Saturne passe à la saison suivante.
Autre phénomène saisonnier éclairé par le programme Opal: les ombres mystérieusement sombres apparues dans le plan des anneaux de Saturne. Elles ont été observées pour la première fois par Voyager 2 en 1981. Hubble a montré que la fréquence d’apparition de ces ombres est saisonnière. Leur nombre et leur contraste varient également selon les saisons.
Uranus au fil du temps
Dans le cadre du programme Opal, le télescope spatial Hubble a montré l’évolution d’Uranus au fil du temps. La planète est d’abord apparue après l’équinoxe de printemps, lorsque le Soleil brillait pour la dernière fois directement au-dessus de son équateur. Lorsque l’été approchait, Hubble a montré des tempêtes avec des nuages de cristaux de glace de méthane aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord. Et aujourd’hui, c’est une brume photochimique épaisse qui apparait du côté du pôle nord.
Les astronomes attendent de voir si, à l’approche du solstice d’été boréal en 2028, la calotte polaire du nord deviendra encore plus brillante. Elle sera en tout cas dirigée directement vers la Terre, ce qui permettra de bien voir les anneaux et le pôle Nord d’Uranus.
La lointaine Neptune sous l’influence surprise du Soleil
En 1989, le survol de Neptune par Voyager 2 avait révélé une grande tache sombre de la taille de notre océan Atlantique dans son atmosphère. Et le programme Opal a permis à Hubble de suivre le cycle de vie complet de l’une de ces taches qui semblent migrer vers l’équateur de la planète avant de disparaître.
Les données renvoyées par le télescope spatial ont aussi permis aux astronomes d’établir un lien entre l’abondance changeante des nuages de Neptune et le cycle de 11 ans de notre Soleil. Étonnant pour une planète aussi éloignée de notre Étoile qui ne reçoit pas plus d’un millième de la lumière que reçoit la Terre.
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