Africa-Press – Comores. Alors que le mois de ramadan approche, la pénurie d’eau dans la capitale Moroni n’est toujours pas réglée. Cette fois-ci, la société nationale d’exploitation et de distribution d’eau (Sonede) ne parle pas d’un problème de pompage, ni de réseau mais d’une insuffisance de l’électricité qui ne permet pas aux pompes de remonter l’eau.
Depuis novembre 2022, les habitants de la capitale sont confrontés à des pénuries d’eau. Des quartiers peuvent passer 10 jours sans voir ce liquide précieux. Nous sommes en mars 2023 et les problèmes ne sont toujours pas résolus. Si au cours des derniers mois, la société parlait de problème de pompage, du réseau et autres, aujourd’hui, il s’agit d’une insuffisance d’électricité. Oui, une insuffisance d’électricité qui met à mal tous les habitants de la capitale. « Selon le directeur technique de la société Abdillah Mzé Ali, le château de Vouvouni est confronté à une insuffisance d’électricité et les pompes n’arrivent pas à remonter l’eau.
« Nous n’avons aucun problème de pompage ni de réseau. Nous avons du mal à remonter l’eau à cause du courant électrique. Ces derniers jours, Sonelec utilise l’électricité des panneaux solaires d’Innovent. La quantité est plus basse par rapport à nos moteurs de pompage. Il faut attendre jusqu’à 18h voir même 19h quand SONELEC bascule dans les groupes électrogènes. Et il faut savoir que c’est peu en termes de temps pour pouvoir remonter l’eau jusqu’à faire le plein des citernes. Et notre groupe électrogène est en panne depuis des mois. C’est pour cela que ces derniers temps le problème d’eau s’intensifie », avance-t-il.
Ce dernier explique qu’ils sont en pleine négociation avec la Sonelec et son partenaire Innovent pour trouver un moyen d’augmenter la capacité électrique. « Nous espérons aussi recevoir bientôt un moteur du projet Prrame: projet de réhabilitation du réseau d’adduction d’eau de Moroni et ses environs. Ça va permettre aux moteurs de pompage de remonter l’eau facilement » dit-il. Et d’ajouter : « Nous travaillons d’arrache-pied pour ne pas avoir de pénurie d’eau surtout au mois de ramadan ».
A l’approche du mois sacré de ramadan, la population accable la direction de la société. « Comment comprendre qu’une société comme SONEDE n’a pas de moteur pour remonter l’eau, s’interroge Mzé Soilihi qui vit au quartier Chezeni zone de Graphica. Et dire que je passe une semaine sans voir une goutte d’eau à cause d’une insuffisance d’électricité. C’est incroyable ». A part l’inflation des prix dans le marché, les Moroniens sont obligés d’acheter de l’eau pour les besoins quotidiens. « On achète de l’eau à raison d’un bidon de 20l à 250 FC. Et pour tout vous dire ce n’est pas suffisant pour une famille. Nous sommes fatigués de cette situation qui s’éternise. L’eau est une ressource vitale, nous ne pouvons pas vivre sans eau. Et si ça continue jusqu’au mois de ramadan ça sera de plus en plus difficile », se plaint-il.
Pareil que ceux qui résident dans le quartier de Djomani. « Le fait de passer six jours sans eau, c’est une vie merdique. Les responsables de la société d’eau doivent trouver une solution rapidement. Il est inadmissible qu’en 2023, le pays reste encore dans ces problèmes d’eau et d’électricité », s’indigne Fahad Djoumoi résidant de Djomani.
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