Africa-Press – Comores. Suite aux allégations faites à leur endroit par un journaliste de la place et le ministre des finances, le collectif des boulangers dément et apporte des éclaircissements au sujet de la subvention de l’Etat. Il appelle à des échanges sereins pour une collaboration pérenne au profit de la population.
Devant la presse, samedi 29 octobre dernier, le Collectif des boulangers a tenu à éclaircir la situation concernant l’utilisation de la subvention de l’Etat et démentir certaines allégations. Le président du collectif des boulangers Madi Ahamada parle de diffamation au sujet des « 300 millions octroyés pour appuyer les boulangers ». Il dément et explique la situation actuelle. Selon lui, le Collectif a signé deux protocoles d’accord avec le gouvernement et les deux parties visent à maitriser le prix du pain au profit des consommateurs. « Il a été convenu que l’Etat doit faire en sorte que le sac de farine dont le prix actuel fluctue entre 15.000 fc et 17.000 fc revient aux boulangers à bas prix, c’est-à-dire 7000 fc. Le premier accord, il y a eu un décaissement de 66 millions qui n’a pas pu couvrir la période de trois mois, mais nous avons considéré cela comme un acompte qui a couvert le 1/3 de la période. Ce deuxième accord comprend 4 mois, nous avons reçus 26 millions qui ne correspondent pas à 1 mois de travail. Ce qui complique un peu les choses », souligne-t-il.
En effet, la trésorerie des boulangers s’est totalement affaiblie. La plupart d’entre eux n’arrivent pas à renouveler leur stock, ce qui a causé la fermeture de certaines boulangeries. « Cette situation fait que les boulangers n’arrivent pas à tenir leurs engagements. Cependant, nous irons auprès des responsables pour poser la problématique afin de trouver des solutions », annonce-t-il.
Si le président du collectif s’arrête aux éclaircissements, l’entrepreneur Mohamed Soibourou-Eddine parle plutôt d’un « reliquat » au lieu d’une « subvention ». Le manque à gagner est très énorme. Il appelle à un dialogue et une concertation pour trouver une solution palliative face à ce problème. « Nous exigeons le respect du protocole. Ce n’est pas normal que le ministre nous pointe du doigt alors qu’ils connaissent tous la situation. Nous considérons que le ministre a fait peut être un dérapage et nous espérons que des solutions seront entreprises afin d’apporter un secours à la population. Car à ce rythme, les choses vont se dégrader », précise-t-il. Même son de cloche que le propriétaire de la boulangerie Le gout de pain. Concernant les propos polémiques du journaliste, le collectif compte suivre de près ce dossier afin de savoir le comment et le pourquoi de telles affirmations, qui entachent le Collectif.
Pour rappel, c’est après maintes discussions et réunions que le gouvernement a réactivé ce protocole d’accord avec le collectif des boulangers le 24 septembre dernier. Cette convention de 3 mois avait pour objectif d’accompagner les boulangers pour qu’ils maintiennent le prix du pain à 150 KMF. Au vu de la situation, ce prix va-t-il rester le même ?
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