Africa-Press – Comores. Comme chaque année, la journée de la tortue marine est célébrée le 28 mai à Itsamia Mohéli. Cette année l’évènement a été marqué, pour la première fois depuis 2018, par l’absence du chef de l’État. Plusieurs discours ont été prononcés et avaient mis l’accent sur l’importance de la préservation de cette espèce car sur le terrain, le braconnage fait encore rage.
Ce dimanche 28 mai comme chaque année, la journée de la tortue marine est célébrée à Itsamia Mohéli, village emblématique de cette espèce protégée. Plusieurs personnalités politiques, des responsables des structures étatiques, des ONGs œuvrant pour la protection de l’environnement, des artistes et plusieurs jeunes ont pris part à la cérémonie officielle qui marquait la dernière journée d’une semaine de festivités dans cette localité. Une cérémonie où pour la première fois depuis 2018, le chef de l’État Azali Assoumani a brillé par son absence, empêché pour raison d’agenda chargé.
Après les mots de bienvenue du maire de la commune de Djando, le président de l’ADSEI (Association pour le développement socioéconomique d’Itsamia) a saisi l’opportunité pour tirer la sonnette d’alarme face au danger qui guette la tortue marine. « En moyenne une tortue pèse jusqu’à 60 kg, or sa viande est très sollicitée dans les îles voisines avec un prix raisonnable de 2000 fc le kilogramme. Un braconnier qui arrive à capturer 12 tortues gagne en moyenne 1 440 000 fc en une seule nuit. Impossible de les arrêter car ces malfrats dont la plupart viennent d’Anjouan et sont toujours armés avant de débarquer dans nos plages à Mohéli », rappelle le président de l’ADSEI avant de solliciter l’appui de la gendarmerie nationale pour protéger cette espèce en voie d’extinction.
Quant au responsable du PNM « en 2021 nous avons recensé 27 047 tortues qui sont montées sur nos différentes plages pour pondre leurs œufs. Par contre en 2022, seulement 25 232 tortues sont répertoriées sur les plages de Mohéli. En cette même année nous avons intercepté 147 tortues capturées dont certaines étaient déjà mortes » regrette le directeur du PNM (parc national de Mohéli) Lailina Daniel. Dans son intervention, il sollicite également l’implication des autorités judiciaires pour la protection de l’environnement. « En 2022 la garde côte Anjouanaise a intercepté 3 vedettes avec au moins 12 tortues à bord de chacune d’elles. Il y a quelques semaines le même acte s’est produit au port de Mutsamudu. Les coupables ont été interpellés et déférés au tribunal, mais on nous a informé qu’ils ont été relâchés. Cela nous a profondément touché bien-sûr » dira Lailina Daniel.
Le coordinateur de l’action gouvernementale à Mohéli, Milissane Hamdia appelle les parties prenantes militant pour la protection de l’environnement à organiser des assises dédiées à la lutte contre la déforestation mais aussi à la protection de la tortue marine. « Il y a 20 ans de cela nous avions organisé des assises à Wanani pour la protection des tortues marines. Mais cette charte ne répond plus aux conditions de nos jours car il y a une explosion démographique qui est couplée à une crise économique dans le pays. Nous devrons relancer le même processus qui sera applicable dans les 20 prochaines années tout en espérant des meilleurs résultats » a soutenu le coordinateur.
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