Africa-Press – Comores. Suite à l’opération coup de poing menée par la mairie de Moroni pour la propreté de la ville, les vendeurs de volo-volo ne l’entendent de cette oreille et entament une grève.
C’est vers 22 heures du soir du dimanche 03 juillet que les quelques étalages de fortune se trouvant le long des trottoirs de Volo-Volo ont été enlevés par la mairie de Moroni. Cette opération de nettoyage a débuté depuis le 1er juillet dernier sur toute la ville de Moroni en réponse aux directives de la politique nationale visant à rendre la ville plus propre, faciliter la circulation des véhicules et assurer la sécurité des piétons. Mais ces commerçants informels du marché Volo-Volo accusent la mairie d’abus de pouvoir. « Nous n’avons pas été alertés, on nous a chassés comme des mal propres. La mairie n’a pas pensé à nous mettre à l’abri avant de procéder à leur opération. Qu’allons nous devenir », s’indigne un manifestant dans la foulée, avant d’ajouter que « nous avons décidé de ne pas travailler tant qu’on ne nous trouve pas une solution ».
Curieux, car dans un communiqué en date du 21 juin dernier, la mairie avait donné un préavis aux usagers de la voie publique qu’elle va lancer une opération de nettoyage destinée à débarrasser toutes les carcasses d’engins motorisés encombrant les trottoirs de la commune, à partir du 1er juillet. Les chefs des quartiers et les forces de l’ordre étaient appelés à participer activement à cette opération pour le recensement des lieux où ces véhicules sont abandonnés et que des verbalisations seront infligées aux propriétaires concernés conformément à la loi.
Suite à annonce, une réunion d’urgence a été tenue entre le Synaco, l’Opaco, l’Uccia, la mairie et certains vendeurs au sein de la mairie. L’objectif était de retrouver une solution palliative pour décanter la situation au plus vite. Il y’a eu plus de deux heures de discussions et aucune solution n’a été trouvée ce, malgré les propositions faites par les intervenants. Parmi ces propositions, celle d’accorder 15 jours aux vendeurs avant de les replacer ailleurs. Une idée qui a été rejetée par certains vendeurs, qui ont décidé de maintenir leur grève et paralyser le marché de volo-volo jusqu’à obtenir gain de cause.
En tout cas, la mairie reste ferme sur sa décision. Protéger la population, rendre la circulation fluide et sécurisée et assurer la propreté de la ville sont les priorités du nouveau maire de Moroni Abdoulfatah Said Mohamed. Dans une déclaration faite depuis la Mecque où il se trouve, ce dernier a exhorté les responsables de la mairie et les autorités de ne pas céder au chantage. « Soyons fermes dans cette affaire pour l’image de la capitale. Nous ne devons pas céder aux caprices. Nous avons déjà lancé la machine. Nous sommes dans un pays où il y a des lois. Toute personne qui veut vendre dans ces espaces, n’a qu’à venir à la mairie, nous allons lui octroyer un endroit approprié. Les trottoirs sont faits pour les piétons et non pour la vente de marchandises, je prendrai mes responsabilités car je suis là pour l’image de la capitale », lance-t-il. Et jusqu’à hier après-midi, aucune solution n’a été encore trouvée.
Andjouza Abouheir
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