Africa-Press – Comores. Lorsque, au printemps 2023, l’Institut de Recherche technologique (IRT) SystemX a célébré ses dix ans d’existence, c’était pour mettre en avant l’un de ses nouvelles orientations de recherche : le développement de jumeaux numériques de territoires, quartiers, villes, communauté de communes. Après des projets lancés en matière de logistique, de transports urbains, de sobriété énergétique, l’IRT va s’employer à dupliquer virtuellement des terres agricoles.
Prévu sur trois ans et demi, ce jumeau numérique des sols (c’est son nom) doit aboutir à un premier démonstrateur et une première expérimentation sur le terrain, a priori dans la région Grand-Est, fin 2024.
Duplication numérique de l’activité des sols
En l’occurrence, ce jumeau numérique va simuler des terres cultivables, en y incluant cartographie des surfaces (a priori plusieurs hectares), caractéristiques bio-physico-chimiques, texture des sols, historique des pratiques agricoles sur une parcelle donnée… Il ne modélisera pas les différentes couches géologiques, en profondeur, mais bien l’activité du sol cultivé. Car le projet se destine dans un premier temps à une problématique précise : la séquestration carbone. “Si un agriculteur veut changer de culture sur un champ, quelle en sera l’impact sur cette séquestration carbone dans les sols”, précise la cheffe du projet Gwenaëlle Berthier.
Evolutivité et interopérabilité
Le jumeau numérique a donc vocation à être un outil d’aide à la décision, avec la capacité d’intégrer des données en continu. Par exemple celles collectées par un engin agricole passant dans un champ, des prévisions météo, des données satellites ou de drones. Spécialisé dans les projets sur la transformation numérique, la mobilité, la cybersécurité, l’industrie, l’IRT SystemX est peu familier du secteur agricole. D’où la participation au projet d’un comité d’expert incluant l’Inrae, l’Acta (Association des instituts techniques agricoles), le fournisseur Precifield d’outils numériques dédiée à l’agriculture ou la plateforme d’échanges de données agricoles AgdataHub.
Au départ, le projet couvrait un sujet plus général, celui de la biodiversité, permettant par exemple de mieux définir une stratégie d’épandage d’engrais. Il s’est finalement focalisé sur le piégeage carbone. “Mais demain, en fonction d’un éventuel nouveau partenaire, nous pouvons très bien ajouter une autre dimension d’aide à la décision, continue Gwenaëlle Berthier. Ce jumeau numérique est fait pour évoluer, pour intégrer d’autres simulations, y compris en s’alimentant en données temps réel.”
L’autre dimension privilégiée par l’institut de recherche technologique, et qui vaut pour tous ses projets de jumeaux numériques, est celle de l’interopérabilité. Autrement, permettre que cet outil puisse communiquer avec d’autres, répondant à d’autres problématiques dans une même chaîne de production. L’enjeu étant de pouvoir à affiner les prédictions, en évaluant l’impact des simulations d’un jumeau numérique sur celles d’un autre jumeau.
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