Les Boissons Sucrées Sont un Facteur Majeur de Diabète de Type 2 et de Maladies Cardiovasculaires à L’échelle Mondiale, Selon une Étude Américaine

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Les Boissons Sucrées Sont un Facteur Majeur de Diabète de Type 2 et de Maladies Cardiovasculaires à L’échelle Mondiale, Selon une Étude Américaine
Les Boissons Sucrées Sont un Facteur Majeur de Diabète de Type 2 et de Maladies Cardiovasculaires à L’échelle Mondiale, Selon une Étude Américaine

Africa-Press – Comores. Une étude menée par l’université de Tufts (Massachusetts, États-Unis) et publiée dans Nature Medicine le 6 janvier 2025 révèle que les boissons sucrées seraient responsables de 9,8 % des cas de diabète de type 2 et de 3,1 % des maladies cardio-vasculaires à l’échelle mondiale. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de la base Global Dietary Database (GDD), qui compile 450 enquêtes alimentaires couvrant 2,9 millions d’individus dans 118 pays, représentant 87,1 % de la population mondiale. Une enquête alimentaire consiste à recenser, au sein d’un échantillon de la population, les habitudes alimentaires, notamment à travers des questionnaires détaillant les repas consommés pendant une période donnée.

Ces enquêtes ont ensuite été croisées avec d’autres études évaluant la prévalence des maladies cardio-vasculaires et du diabète dans les pays concernés.

En 2020, la consommation mondiale moyenne de boissons sucrées s’élevait à plus d’un demi-litre par semaine (616,2 ml). Parmi les 30 pays les plus peuplés, les niveaux les plus élevés de consommation ont été enregistrés en Colombie avec plus de 4 litres par semaine (4123 ml), en Afrique du Sud (2,3 l), au Mexique (2 l) et en Éthiopie (1,6 l). À l’inverse, les consommations les plus faibles ont été observées en Inde, en Chine et au Bangladesh, avec seulement 0,04 litre par semaine. Ces habitudes alimentaires auraient contribué à l’apparition de 2,2 millions de nouveaux cas de diabète de type 2 (DT2) et de 1,2 million de nouveaux cas de maladies cardio-vasculaires (MCV) à travers le monde. De plus, environ 340.000 décès dus au DT2 et aux MCV liés aux boissons sucrées ont été estimés pour la même année.

La publication met aussi en évidence des disparités marquées selon les régions du monde. L’Afrique subsaharienne, par exemple, a connu les augmentations les plus importantes de maladies liées aux boissons sucrées entre 1990 et 2020. Cette évolution reflète une transition nutritionnelle inquiétante, avec une adoption croissante de régimes alimentaires occidentalisés au détriment de l’alimentation traditionnelle.

Boissons lactées sucrées: bras de fer entre industriels et scientifiques en France

En France, les boissons lactées sucrées comme Actimel, Activia ou Danonino sont au cœur d’une bataille entre les défenseurs de la santé publique et industriels. Ces derniers mettent en avant, pour vendre leurs boissons, des allégations santé basées sur des vitamines ou des probiotiques, tout en minimisant la teneur élevée en sucres de leurs produits, parfois équivalente à celle des sodas.

Le Nutri-Score actualisé classe ces produits avec des sucres ajoutés dans les catégories D ou E, mais certains fabricants, comme Danone, refusent de l’afficher, préférant valoriser ces arguments marketing.

Face à cette situation, une trentaine de scientifiques ont signé une lettre ouverte pour demander la mise en place d’une législation garantissant une meilleure protection des consommateurs.

Les chercheuses et chercheurs notent également que, dans des régions comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine, la consommation de boissons sucrées est souvent plus élevée parmi les populations urbaines les plus éduquées, contrairement à beaucoup de pays européens.

Incidence du diabète de type 2 et des maladies cardio-vasculaires pour 1 million d’adultes attribuable à la consommation de boissons sucrées chez les adultes (20 ans et plus) dans 184 pays en 2020.

Les scientifiques interprètent ces résultats comme le signe d’une stratégie ciblée de l’industrie des boissons, qui, face à la stagnation ou à la baisse de la consommation dans les pays à revenu élevé, se tourne vers les marchés émergents. Ces populations, influencées par un marketing qui associe les modes de vie « occidentaux » à la réussite et au prestige, intègrent largement ces produits dans leur alimentation quotidienne. Ce phénomène est particulièrement marqué parmi les adultes, souvent issus des classes moyennes en pleine expansion, et qui enregistrent les consommations les plus élevées.

L’étude présente néanmoins certaines limites. Elle s’appuie uniquement sur des données collectées entre 1990 et 2020 et reste observationnelle, ce qui signifie qu’elle ne peut pas établir un lien de causalité direct entre la consommation de sodas et les maladies étudiées. Toutefois, elle s’inscrit dans la continuité des nombreuses recherches qui alertent sur les effets néfastes de ces boissons sucrées.

Face à ce constat alarmant, les signataires de la publication observent toutefois des évolutions encourageantes. Ainsi, en Amérique latine et dans les Caraïbes, la consommation de sodas est en diminution. Cette tendance s’explique en partie par des politiques de santé publique efficaces, comme l’instauration de taxes sur les sodas, les restrictions sur la publicité et l’apposition d’étiquettes informant les consommateurs des dangers des produits riches en sucre ajouté.

Le Mexique a mis en place une politique de santé publique pour inciter sa population à diminuer sa consommation de boissons sucrées. Elle combine éducation alimentaire, taxation des boissons sucrées et interdiction de la vente de produits malsains aux plus jeunes dans certaines régions. Les emballages des boissons signalent clairement les excès de sucre ,de calories, ainsi que la présence de caféine, d’édulcorants. Ce dispositif, illustré ici sur des canettes, pourrait devenir un modèle à suivre à l’international.

Les scientifiques concluent à la nécessité, pour tous les pays concernés par ces nouvelles pratiques alimentaires, de mettre en place rapidement des politiques de santé publique visant à limiter l’impact des boissons sucrées. Selon eux, la prévention est essentielle, car les systèmes de santé de ces nations ne pourront pas faire face à l’augmentation des maladies chroniques qui en découleraient.

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