Africa-Press – Comores. Un atelier de sensibilisation, formation suivie d’un dépistage a eu lieu le mercredi 25 décembre dernier à l’hôtel Faradel à Mohéli, concernant la maladie dite des enfants de la lune. Cette formation était destinée aux médecins et infirmiers de l’île.
Le xeroderma pigmentosum, ou maladie des enfants de la lune, est une pathologie génétique rare souvent liée à une mutation du gène codant la protéine dite XPC. Le rôle de cette protéine, selon les spécialistes, est de reconnaître les lésions de l’ADN provoquées par les rayons ultraviolets de la lumière naturelle. La maladie a été découverte aux Comores en 2017 par le docteur Zahara Salim, dermatologue à Hombo, qui travaille dans la lutte contre la lèpre et la tuberculose.
Présente à cet atelier, Dr Zahara explique que les enfants atteints de cette maladie ne peuvent pas vivre sous le soleil. Sinon, leur peau et leurs yeux sont affectés et cela peut évoluer vers un cancer, puis la mort. « Mais, en prenant les précautions nécessaires, ces enfants peuvent vivre longtemps », a-t-elle rassuré, avant de poursuivre: « Cette maladie n’est pas infectieuse ni transmissible vis-à-vis de l’entourage. Cependant, il est important de sensibiliser la population à son sujet. »
Quant au Dr Ali Nourdine, ophtalmologue à l’hôpital de Hombo et collaborateur de Dr Zahara depuis 2013, il précise que cette maladie n’est pas vraiment nouvelle aux Comores, car à Anjouan, plusieurs cas ont été dépistés depuis longtemps. À Anjouan, plus de 20 cas ont été recensés, selon Dr Ali Nourdine, et certains sont décédés. « Actuellement, nous suivons 12 cas: 2 se trouvent à La Réunion, 5 à Mayotte et 5 à Anjouan. Ceux qui sont à Anjouan, je les suis au niveau des yeux. »
Selon ces médecins, les signes du xeroderma pigmentosum commencent à apparaître dès 6 mois. Lorsque l’enfant est en contact avec les rayons du soleil, il cligne des yeux, baisse la tête et ferme les yeux plusieurs fois. Ses yeux deviennent rouges, puis noirs, et peuvent évoluer vers un cancer. Dans les cas extrêmes, l’œil doit être enlevé. Bien que la maladie n’ait pas encore été dépistée à Mohéli, cette pathologie étant héréditaire récessive et « étant donné que les mariages se font entre nous, il est important de sensibiliser les médecins et infirmiers pour pouvoir l’identifier à temps », a indiqué Dr Ali Nourdine.
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