Africa-Press – Comores. Lors d’un entretien avec la major du district sanitaire de Mboueni, Neemati Saïd Adam, concernant les effets du jeûne sur la grossesse, la sage-femme parle de certaines complications chez le bébé et la mère pendant les trois trimestres en cas de jeûne.
Les avis divergent quant au rapport entre le jeûne du ramadan et la grossesse. Contrairement aux chefs religieux qui attestent que le jeûne n’est pas obligatoire chez les femmes enceintes, celles qui allaitent, ainsi que les malades, les médecins affirment que la femme enceinte peut pratiquer le jeûne durant le ramadan à condition d’être suivi par un médecin ou une nutritionniste. Neemati Saïd Adam, major du centre médical de Mboueni à Moroni, qui apporte des précisions sur les effets du jeûne sur la grossesse. Pour elle, la période de grossesse se divise en trois trimestres dont chacun constitue une étape de la formation du fœtus. « Un jeûne durant le premier trimestre peut accentuer les nausées et les vomissements. Car en général, la femme enceinte n’a pas d’appétit alors que c’est dans ces trois premiers mois que le bébé trouve ses perfections mentales. Donc au cas où, la mère ne se nourrit pas convenablement, le bébé peut naître avec des troubles mentaux », précise-t-elle. Et de poursuivre : « Le deuxième trimestre, c’est une période de formation des organes et des membres supérieurs et inférieurs. Lorsque la femme se trouve dans une carence alimentaire, l’enfant peut naître avec une malformation, ou être handicapé », enchaine-t-elle.
Quant au troisième trimestre, il s’agit d’une période de croissance intense du bébé qui demande beaucoup d’énergie. « Ainsi le bébé à naître prend près des deux tiers de son poids total entre le 7ème et le 9ème mois. Un jeûne pourrait compromettre la croissance du bébé si la maman ne parvient pas à avoir une alimentation variée et équilibrée », conseille-t-elle.
Se focalisant sur le plan religieux, la sage-femme admet qu’il est obligatoire pour chaque musulman de pratiquer le jeûne. Une obligation qui pousse certaines femmes enceintes à s’exposer aux risques de la grossesse. « La femme enceinte à le droit de reporter son jeûne à un autre mois de l’année histoire de s’en sortir saine et sauve avec son enfant. En revanche, si elle persiste à faire le jeune au risque de se créer des complications immédiates, elle pourrait avoir des répercussions graves ici-bas, de mettre au monde un enfant prématuré ou handicapé », souligne-t-elle. Ainsi il faut retenir que la pratique du jeûne chez la femme enceinte est très défavorable au niveau de sa santé. Toutefois la pratique de ce rituel peut dépendre de la santé de la mère avec l’avis permanent de son assistant médical.
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