L’hépatite B, cette maladie qui tue en silence est en forte propagation à Mohéli

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L'hépatite B, cette maladie qui tue en silence est en forte propagation à Mohéli
L'hépatite B, cette maladie qui tue en silence est en forte propagation à Mohéli

Africa-Press – Comores. Dans le cadre de la prévention de l’hépatite B aux Comores, la direction de la santé de Mohéli a convié les médias dans un point de presse qui s’est tenue mardi 7 mars dernier dans leurs locaux. Selon les responsables, la propagation de l’hépatite B à Mohéli est alarmante. Le taux de prévalence dans l’île a largement dépassé les 11%. Les autorités insulaires appellent la population à se faire dépister afin de connaître son statut sérologique dans le but de se faire vacciner contre l’hépatite B pour une meilleure prévention.

« Le taux de prévalence de l’hépatite B aux Comores est de 6% mais ce pourcentage varie d’une île à l’autre. Nous avons fait un dépistage massif dans les différentes localités de l’île sur les femmes enceintes ainsi que sur les jeunes et nous avons remarqué que les résultats sont alarmants par rapport à ceux des autres îles » témoigne Dr Sitty Fatima Mohamed Dakoine, médecin référent VIH-SIDA et Hépatite Virale à Mohéli lors d’un point de presse tenu mardi 7 mars dernier à la direction régionale de la santé, dans l’objectif d’apporter plus d’éclaircissements sur cette maladie silencieuse.

L’hépatite B est une infection du foie potentiellement mortelle causée par le virus de l’hépatite B appelé VHB. Ce virus peut provoquer des infections chroniques et entraîne un risque important de décès par cirrhose ou cancer du foie pour les personnes exposées. Selon Dr Sitty, cette maladie est en forte augmentation dans l’île. « Une campagne de sensibilisation effectuée en 2019 par OCOPHARMA (office comorien des produits pharmaceutiques) prouve que le taux de prévalence de l’hépatite B à Mohéli était de 11%, contrairement à Ngazidja qui était de 6% » précise-t-elle avant de s’étaler sur le mode de transmission de cette maladie.

L’hépatite B, selon la conférencière, se propage souvent de la mère à l’enfant lors de la naissance. Le VHB peut aussi se transmettre par la réutilisation des piqûres d’aiguilles, tout objet tranchant, les tatouages, les piercings et l’exposition à du sang ou à des liquides biologiques infectés comme la salive, les écoulements menstruels, les sécrétions vaginales ou le liquide séminal. La transmission sexuelle est très répandue chez les personnes non vaccinées ayant des partenaires sexuels multiples.

Ce virus est détectable sur une durée allant de 30 à 60 jours après l’infection. « La plupart des individus nouvellement infectés ne manifestent aucun symptôme. Néanmoins, certaines personnes présentent une affection aiguë, avec des symptômes qui persistent sur plusieurs semaines, notamment un jaunissement de la peau et des yeux, une coloration sombre des urines, une fatigue extrême, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales » explique le médecin référent.

Il est à noter qu’il n’existe pas, selon Dr Sitty, de traitement spécifique contre l’hépatite B aiguë. Par conséquent, des soins visent à préserver le confort du malade pour permettre au patient de vivre pendant quelques années. Toutefois pour prévenir cette maladie, il existe un vaccin sûr et efficace, procurant une protection de 98 à 100% contre la maladie. « Ce vaccin a été introduit aux Comores depuis 2004, mais à Mohéli les gens ne veulent pas se faire dépister. D’ailleurs l’OCOPHARMA avait renvoyé ces vaccins à Moroni car ils étaient en cours d’expiration. J’appelle la population à se protéger de cette maladie qui tue en silence » lance Dr Sitty Fatima Mohamed Dakoine. Prévenir l’hépatite B permet d’éviter les complications que cette pathologie est susceptible d’entraîner, notamment l’apparition d’une forme chronique ou d’un cancer du foie.

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