L’Université des Comores a fêté ses 20 ans

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L’Université des Comores a fêté ses 20 ans
L’Université des Comores a fêté ses 20 ans

Africa-Press – Comores. Créée en 2003, sur initiative du Président Azali Assoumani, l’Université des Comores (UDC) célèbre ses vingt années d’existence. Sa mise en place a été une initiative majeure à la fois pour la nation comorienne et pour les changements décisifs qui se sont opérés dans le système éducatif comorien.

Avant l’avènement de l’UDC, les établissements d’enseignement supérieur ont été représentés par l’Ecole Nationale d’Enseignement Supérieur (ENES) de Mvouni, l’ISFR, l’ENAC et l’École de santé. Ces établissements ont été les premières institutions post-bac ouvertes sur le territoire national juste après l’accession du pays à l’indépendance. En dépit du rôle central qu’elles ont joué, ces institutions ont été confrontées à de nombreux problèmes de capacités, de fonctionnement et d’insertion professionnelle de ses diplômés.

La mise en place de l’UDC s’est appuyée sur les établissements supérieurs existants en faisant une refonte totale des programmes d’enseignement. L’instauration, dès 2005, du Système LMD (Licence, Master, Doctorat) a permis d’initier plusieurs formations (Licence et masters) en lettres, sciences humaines, sciences islamiques, sciences sociales (droit, AES, sciences économiques et de gestion, sciences de la vie, sciences de la terre et de l’environnement, mathématiques, statistiques, physique-chimie, santé, etc. L’UDC a su nouer des partenariats avec de nombreuses universités dans le monde. Elle a gagné en reconnaissance et en crédibilité. Elle a su traverser ces vingt dernières années en évitant les écueils et les multiples obstacles pour devenir une institution respectable et respectée.

L’UDC offre aujourd’hui un éventail de formations organisées autour de 9 composantes, situées dans 5 sites ou campus, réparties sur Ngazidja, Ndzuani et Mwali. Elle a eu, au cours de ces dernières années, à mettre en place des formations en Master. La mise en place d’une école doctorale pluridisciplinaire est envisagée pour la prochaine rentrée. Il s’agit d’initier la formation des doctorants, de contribuer ainsi à la promotion de la recherche et de développer son rayonnement à l’international.

Elle fait cependant face à des défis majeurs parmi lesquels le décalage croissant entre ses capacités d’accueil et les effectifs étudiants et aussi une offre de formation dominée par un faible nombre de filières professionnelles et des filières générales dont l’efficacité est moindre en termes d’employabilité des diplômés et également sans une adéquation réelle avec les besoins de développement du pays.

L’UDC est confronté à des problèmes de capacités liés à une recherche encore balbutiante malgré l’augmentation progressive des titulaires de doctorats, une faible articulation de ses composantes avec le monde économique et des ressources financières limitées pour assurer son autonomie budgétaire et administrative ainsi que ses missions et son bon fonctionnement. Le chemin parcouru par l’UDC a été certes ardu et parsemés de nombreuses difficultés mais les acquis obtenus permettent d’envisager son développement.

A l’issue de la journée de réflexions et de célébration organisée au Palais du Peuple, jeudi dernier, les participants ont salué avec force l’initiative de créer l’Université et se sont félicités des acquis posés, malgré certaines insuffisances. Les participants souhaitent voir évoluer le Ministère de l’Education Nationale pour mieux renforcer la politique du gouvernement sur l’enseignement supérieur en relation avec le développement fulgurant de l’Université des Comores. Ils ont souligné que le deuxième levier est de poursuivre les initiatives en cours qui sont prometteuses et salués comme telles. Ils demandent toutefois de mobiliser les moyens pour la promotion et l’enseignement de la langue comorienne dans le système éducatif comorien en général et à l’université en particulier. Les mutations en cours sont symbolisées par le passage de l’Ecole de Médecine et de Santé Publique (EMSP) en Faculté de Médecine ceci grâce à l’ouverture prochaine du Centre Hospitalier Universitaire de El-Maarouf, ainsi que la mise en place d’une Ecole Doctorale Multidisciplinaire et la numérisation de l’UDC.

Concernant le financement de l’UDC, des pistes ont été identifiées notamment la création et acquisition d’une expertise de haut niveau pour pouvoir drainer fonds dédiés aux consultations et ou à l’expertise dans le cadre des projets et des initiatives de l’Etat, la gestion de l’Université avec une approche d’entreprise pour mieux participer en interne aux financements de l’Université et le tout est de parvenir à un budget équilibré de l’Université et assuré un financement croisé entre l’Etat Comorien, l’Université et ses partenaires.

Quant aux partenariats, l’accent a été mis sur les conventions avec les autres universités pour favoriser les mobilités et diversifier les offres de formations, les co-diplomations, les délocalisations de formations les thématiques de recherche régionales et le développement de la Coopération sud-sud avec des institutions qui ont des conditions d’accueil abordables. Les enjeux et les défis pour les prochaines années sont multiples et variés. Elle doit écrire une nouvelle page en étant guidé par l’ambition de son rapprochement avec le monde économique mais aussi intellectuel, la quête perpétuelle de renforcement des capacités de son personnel, le souci permanent d’œuvrer pour une offre universitaire de qualité et pour le renforcement d’une recherche orientée vers le développement du pays.

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