Africa-Press – Comores. La ville de Vouvouni ne risque pas d’oublier de si tôt la mort d’Aymane. Des centaines de manifestants ont pour la deuxième fois, réclamé justice pour ce jeune mort dans des conditions troubles.
Pour la seconde fois en une semaine, des centaines de personnes ont battu le pavé après la prière de vendredi dernier à Vouvouni, pour réclamer justice suit à la mort d’Aymane Nourdine Dafné, mort dans des circonstances troubles. Sous un soleil ardent, on pouvait lire sur des t-shirts et des pancartes « Justice pour Aymane », et des slogans « plus jamais ça, surtout pour nos enfants ». On pouvait entendre aussi des cris d’indignation contre ceux qui sont coupables ou complices de ce crime atroce. Les manifestants ont sillonné la ville jusqu’au domicile d’Aymane.
Pour la première fois, devant la presse et les manifestants, la mère d’Aymane s’est effondrée, sous le choc. « C’était son destin de partir tôt et nous l’acceptons. Les conditions de sa mort m’attristent. Ce n’est pas facile pour une mère d’enterrer son enfant. C’était un homme, ce n’était pas un souris ni un rat. On n’enlève pas la vie d’un être humain de cette manière » avance-t-elle dans la foulée. Elle se remémore encore les faits. « J’ai reçu plusieurs appels ce jour-là, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. C’est de là que j’ai appris que mon fils n’est plus », poursuit-elle.
Notons que c’est dans cette localité de Vouvouni qu’Aymane Nourdine a grandi. Entre les larmes, les cris de douleur avec les yeux rougis, un mot a été chanté et répété tout au long de la journée : « Justice ». Présent dans la foule, son père a versé des larmes. « Je suis toujours sous le choc, une seconde il était là et la suivante c’était terminée », dit-il, meurtri par la perte de son fils.
Pour mémoire, Aymane, jeune de 24 ans natif de Vouvouni dans la région de Bambao a trouvé la mort le soir du dimanche au lundi 27 févier à l’hôpital militaire de Moroni. Il présentait des traces de sévices corporels, ce qui suscite des interrogations quand on sait qu’il a été arrêté et conduit à la caserne militaire de Mdé dans la journée. À première vue, il aurait subi des violences physiques avant de trouver la mort. Son corps emballé dans des sacs poubelles a été transporté par des gendarmes à Vouvouni, dans la nuit du dimanche au lundi 27 février. Une enquête a été ouverte par le parquet de la République afin d’élucider cette affaire.
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