Africa-Press – Comores. Les détenus de la maison d’arrêt de Moroni ont entamé une grève de la faim jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ces derniers réclament entre autres la fixation d’un calendrier des jugements, le désengorgement des lieux et également une vie décente en milieu carcéral.
Ils sont au total 329 prisonniers à cohabiter sur quelques 40m2, soit trois fois le chiffre autorisé à la maison d’arrêt de Moroni. Une situation inhumaine sur le plan sanitaire, physique et psychique. Face au silence assourdissant des pouvoirs publics concernant leurs revendications, les détenus ont entamé une grève de la faim depuis hier mercredi 27 juillet jusqu’à avoir gain de cause. Ils réclament notamment la fixation d’un calendrier pour tous les détenus non jugés et qui dépassent la durée légale d’une détention provisoire, un dortoir digne de ce nom. Entassés comme des sardines, ils sont contraints de dormir à tour de rôle, les uns après les autres. D’après notre information, aucun nouveau détenu n’a pu accéder à cette prison pour y être incarcéré par manque d’espace, sans oublier la question sanitaire, qui fait défaut. Cet établissement carcéral, rappelons-le, est infecté par la gale, une maladie infectieuse favorisée par la saleté. Aujourd’hui plus que jamais, ces détenus veulent l’allégement de la procédure pour un détenu nécessitant une évacuation sanitaire à l’hôpital.
Au-delà de ces conditions inhumaines s’ajoutent des problèmes d’eau potable, de nourriture insuffisante et sans oublier les odeurs nauséabondes des caniveaux qui altèrent grièvement la santé de ces détenus par inhalation. Joint par nos soins, le directeur des prisons Soilihi Ali Saïd a expliqué que le gouvernement est à pied d’œuvre afin de décanter la situation. « Plusieurs réunions ont été faites à ce sujet, le gouvernement est entrain de chercher les voies et moyens d’y remédier », souligne-t-il.
Même la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) a reconnu le constat accablant de cette situation qui n’honore pas le pays. Rappelons que pour l’heure, aucune solution n’est encore trouvée ni communiquée et ce malgré les annonces de projets de réhabilitation restées lettres mortes, au fil des régimes successifs. Ces 329 détenus vont devoir malheureusement prendre leur mal en patience.
Andjouza Abouheir
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