Africa-Press – Comores. 37 détenus se sont évadés de la prison de Moroni le jour de l’aïd, 11 avril dernier. Parmi eux, un homme accusé d’homicide volontaire, 17 agresseurs sexuels et 3 narcotrafiquants. C’est une violation (délibérée ?) du protocole de sécurité qui a favorisé l’évasion.
Alors que tout le monde ou presque était à la mosquée pour célébrer l’aïd el-filtr, une quarantaine de détenus de la maison d’arrêt de Moroni a été en train de prendre la poudre d’escampette. En effet, sur les 240 locataires que compte la prison de Moroni, un nombre qui fait presque le triple de la capacité d’accueil, 37 ont réussi à s’enfuir dans matinée du 11 avril. D’après nos informations, cette évasion a été orchestrée par l’auteur présumé du tir mortel contre le jeune Fahad, tué d’une balle dans la tête en novembre dernier lors d’un match opposant les Comores et le Ghana au stade de Maluzini. D’après les autorités, il y a parmi les fugitifs 17 agresseurs sexuels et 3 narcotrafiquants, sans oublier le présumé cerveau de l’opération inculpé pour homicide volontaire.
Interrogé par La Gazette des Comores, le procureur de la République de Moroni, Mohamed Djounaid, affirme qu’une enquête a été ouverte. « Ces détenus sont tous identifiés et sont activement recherchés », souligne-t-il. Il précise que les faits se sont déroulés « avant » 7 heures du matin. « Comme chaque matin, un agent en l’occurrence le chef de poste qui était de garde ouvre les bâtiments pour faire sortir les détenus de leurs chambres. En premier, il a ouvert les portes du bâtiment B. Dès l’ouverture, un détenu s’en serait violement pris à lui avec un coup de coude et l’aurait trainé par terre. Un autre surveillant qui était au portail aurait subi le même sort. Plusieurs détenus en ont profité pour sortir », confie le parquetier.
Cette évasion donne lieu à des interrogations. Pourquoi l’équipe de surveillance s’est-elle permise d’ouvrir les chambres des détenus sans attendre la relève, comme l’exige le protocole de la prison ? Y-a-t-il eu une complicité entre la sécurité et des détenus ? Rappelons que ces évasions se multiplient dans le pays et plus particulière dans la même prison. En 2022, 17 détenus ont réussi à s’évader. En 2020, ils étaient une quarantaine de prisonniers à avoir réussi à prendre la fuite.
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