Africa-Press – Comores. Le prix de la baguette de pain dépend d’un revendeur à l’autre. Si le gouvernement a subventionné les boulangeries pour maintenir le prix de la baguette à 75Fc pour le petit modèle et 150Fc pour le grand modèle, certains revendeurs n’en ont que faire et fixent les prix au gré du vent.
Le constat est sans appel. A Moroni notamment, la baguette de pain n’a pas le même prix. Celui-ci varie d’un point à l’autre, et surtout d’un revendeur à l’autre. Les explications de revendeurs, aussi, varient. Pourtant, nombreux sont les boulangers ayant reçu la subvention de l’État pour justement éviter ces prix anarchiques. Mais la mesure d’accompagnement, temporaire, n’a pas apporté les fruits escomptés. Le consommateur n’achète pas forcement la baguette de pain au prix conventionnel. Une situation qui vient encore compliquer le quotidien du Comorien, en plus de l’inflation sur les autres produits de consommation courante.
A la Coulée ou encore Mbouzini, la baguette de 150Fc se vend à 200Fc. Celle devant couter 75Fc est vendue à 100Fc. C’est du moins ce qu’on a constaté sur place. Cette vendeuse de pain et de sandwich nous affirme qu’il achète désormais la baguette à 125Fc au lieu de 150Fc auparavant. « Je ne peux pas vendre à perte. Je suis obligé de vendre à 200Fc, pour subvenir aux besoins de ma famille je n’ai pas d’autre choix », assume cette mère de 3 enfants. Achète-t-elle ses pains chez ces boulangeries sauvages, et donc non bénéficiaires de la subvention ? « Il est vrai que certains détaillants font de la triche alors que le prix du pain à la boulangerie est de 125Fc l’unité (grand modèle). Cependant cette hausse n’est pas seulement le fait des revendeurs mais les boulangers sont aussi responsables. Ces derniers n’ont pas bénéficié de la subvention pour la seule raison, qu’ils ne se sont pas déclarés », démontre ce boulanger que nous avons joint au téléphone.
Certains revendeurs qui se fournissent chez les boulangers subventionnés profitent de l’occasion pour augmenter leurs marges. « Le gouvernement doit faire quelque chose. Ce business, c’est notre travail. Nous ne faisons rien d’autre », recommande la vendeuse de sandwich, consciente de la cherté de la vie. Pour mémoire, en juin dernier, un protocole d’accord entre le gouvernement et le collectif des boulangers a été signé à Moroni. Plus de 66 millions de nos francs ont été mis sur table pour subventionner les boulangeries pour une période de trois mois. Reste à savoir s’il sera renouvelé ou non.
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