Africa-Press – Comores. La récente décision du gouvernement comorien de repousser la prière du vendredi à 13h00 à partir de septembre provoque une vive controverse. Plusieurs prédicateurs et prêcheurs dénoncent une atteinte aux traditions religieuses, estimant que cette mesure « affaiblit une noble prescription de l’islam » et « menace l’héritage spirituel transmis par les ancêtres ».
Le 28 août dernier , à Moroni, un collectif de prédicateurs a publié une déclaration officielle en réaction à l’annonce conjointe du gouvernement et de la Dār al-Iftāʾ, qui a modifié les horaires de travail. Désormais, la journée commencera à 8h00 et s’achèvera à 12h00, entraînant le décalage de la prière du vendredi à 13h00, alors qu’elle se tient habituellement entre 12h15 et 12h30. « Même si la prière reste valide dans son temps légal, cette décision rompt avec la pratique observée depuis des générations », affirment-ils. Pour les signataires, ce changement pourrait avoir des répercussions sociales et spirituelles. « Le vendredi est un jour de fête religieuse et de rassemblement. Retarder la prière, c’est réduire son importance dans le cœur des fidèles », souligne un imam de Moroni. D’autres estiment que la décision « va à l’encontre de la Sunna, qui encourage les fidèles à se rendre tôt à la mosquée pour le sermon et la prière ».
Dans leur déclaration, les prédicateurs expriment leur inquiétude quant à la préservation de l’identité islamique du pays. « Notre peuple est profondément attaché à son héritage religieux. Cette décision est perçue comme une remise en cause de la sacralité du vendredi », affirment-ils. Ils appellent par ailleurs les imams à sensibiliser les fidèles dans les mosquées sur l’importance spirituelle de ce jour béni. Les religieux ne se limitent pas à la critique. Ils proposent des alternatives: « La meilleure option serait de consacrer le vendredi comme journée officielle de repos, à l’instar de nombreux pays musulmans. À défaut, les horaires de travail pourraient être ajustés entre 7h00 et 11h00, ou 7h30 et 11h30, afin de maintenir la prière à son horaire traditionnel. »
Au-delà de la contestation, les prédicateurs tendent la main au gouvernement et plaident pour un dialogue constructif. « Nous espérons que les autorités sauront écouter la voix du peuple comorien et préserver la paix sociale ainsi que l’unité religieuse », conclut leur déclaration, avant d’invoquer la protection divine: « Qu’Allah préserve les Comores de tout mal et guide les responsables vers ce qui est bénéfique et juste. »
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