Africa-Press – Comores. La noyade d’un touriste chinois sur la plage d’Itsandra continue d’alimenter les interrogations et un certain scepticisme. Tandis que le parquet évoque un simple accident, plusieurs voix de la société civile réclament plus de transparence et pointent des failles récurrentes dans la sécurité des sites touristiques du pays.
Le drame s’est produit jeudi 31 juillet. Sur cette plage habituellement calme, un touriste chinois de 71 ans, Sheng Zeng, a perdu la vie. Son épouse, quant à elle, reste introuvable. Officiellement, le parquet parle d’une noyade accidentelle. Mais sur place, cette version peine à convaincre. Le procureur de la République, Abdou Ismael, s’est rendu sur les lieux et a déclaré que « tout porte à croire qu’il s’agit d’un accident ». Selon lui, un agent de sécurité aurait aperçu une personne en difficulté dans l’eau, sans pouvoir intervenir à temps. Le corps du septuagénaire a été retrouvé sur la plage, mais celui de son épouse n’a toujours pas été localisé.
Cette explication ne dissipe pourtant pas les doutes. Sur les réseaux sociaux et dans les discussions de rue, de nombreux habitants expriment leur malaise et questionnent le manque de surveillance. « Comment deux personnes peuvent disparaître en plein jour sur une plage censée être surveillée, sans témoin ni récit clair de ce qu’il s’est passé? » s’interroge Mounia Abdallah, militante associative de Moroni. Même incompréhension chez Youssouf Hassane, étudiant en droit: « On nous parle d’accident, mais où sont les preuves? Et pourquoi la femme n’a-t-elle toujours pas été retrouvée? »
Pour certains observateurs, ce drame met en lumière un problème plus profond ; l’absence de véritables dispositifs de secours sur les plages fréquentées par les touristes. Aucun maître-nageur professionnel n’était présent ce jour-là et les agents de sécurité ne semblent pas formés à gérer de telles urgences. « Ce n’est pas seulement une question d’accident ou non », souligne Fatouma Madi, membre d’un collectif citoyen pour la transparence. « C’est la question de notre capacité, en tant que pays qui veut développer le tourisme, à assurer un minimum de sécurité à nos visiteurs. » En attendant les conclusions de l’enquête, le doute demeure. La population réclame plus de rigueur, plus d’informations, et surtout une meilleure protection des visiteurs, qu’ils soient étrangers ou locaux. Ce drame pourrait bien devenir un électrochoc et inciter les autorités à repenser la sécurité sur les plages et autres espaces publics à vocation touristique.
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