Tout a commencé par des chèques sans provision, selon la BCC

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Tout a commencé par des chèques sans provision, selon la BCC
Tout a commencé par des chèques sans provision, selon la BCC

Africa-Press – Comores. Après son communiqué, la Banque Centrale des Comores est revenue sur l’affaire Nazra. Selon le gouverneur, ils n’ont eu vent de l’affaire que lorsque la BCC a constaté le rejet de plusieurs chèques sans provision. Directement, elle était fichée par la BCC et a compliqué davantage ses opérations.

Depuis le début du mois d’avril, on ne parle que de l’affaire Nazra. Après son communiqué de la semaine dernière, la Banque Centrale des Comores a organisé hier jeudi une conférence de presse pour donner plus d’éclaircissement sur cette escroquerie financière. Et d’entrée, le gouverneur de la Bcc Younoussa Imani a essayé de répondre aux nombreuses questions de l’opinion publique. « On n’était pas au courant de l’affaire mais on l’a su lorsqu’il y a eu l’émission d’un chèque sans provision de la part de Nazra. En février 2023, la BCC a constaté à travers le service de compensation, le rejet de plusieurs chèques pour insuffisance de provision par plusieurs établissements bancaires. Et directement, on l’a affiché à la centrale de risque et interdit de chéquier, explique-t-il. Je pense que c’est à partir de là que les choses commençaient à se compliquer. Nous avons demandé à toutes les banques de lui retirer les chéquiers mis à sa disposition, en son nom personnel ou au nom des sociétés dont elle était gérante ou signataires de comptes ».

Si Younoussa Imani montre que ce n’est pas la première que de tels actes se produisent dans le pays, certainement il faisait référence à Qenet ou bien les banques off-shore, et a salué les efforts du service de renseignement comorien pour sa rapidité. « La manière dont l’affaire a été gérée, ça été salué de la part du FMI. Maintenant, il faut prendre les bonnes décisions pour que le pays ne soit pas dans la liste rouge », dit-il. Younoussa Imani montre aussi que la BCC est aussi victime de cette escroquerie car cette personne s’est créée une banque de dépôt sans l’autorisation de la BCC. « Elle collectait illégalement et frauduleusement des fonds sans agréments. Nazra n’est pas une banque mais un escroc. Et on ne peut en aucun cas la protéger », lance-t-il.

Tout au long de son intervention, le gouverneur de la BCC a montré que Nazra avait plusieurs sociétés et traitait majoritairement avec le secteur privé. « Elle avait des contrats avec le privé, et on ne pouvait en aucun cas suspecter quoi que ce soit. Mais ave les autres, c’était des transactions liquides pour ne pas laisser des traces », précise-t-il, avant d’ajouter que « elle avait réussi à avoir un beau monde autour d’elle. Si un citoyen lambda le voyait avec des personnes respectables, il se sentait beaucoup en confiance. C’est ce qui s’est passé ».

Interrogé si la BCC avait failli, le gouverneur de la BCC a donné une réponse sèche. « Nous n’avons pas comme mission de traquer les fraudeurs ou les escrocs. Nous avons la mission de les dénoncer si on a les informations. Et c’est ce qu’on fait habituellement. » Pour l’avenir, la BCC va demander aux banques plus de vigilance, conclut-il.

Pour mémoire c’était le mercredi 5 avril dernier que Nazra Saïd Hassani est arrivée aux Comores après avoir été arrêtée à l’aéroport de Madagascar, suite à un mandat d’arrêt lancé par le justice comorienne. Elle est suspectée d’être au cœur d’une vaste opération d’arnaque de type Ponzi. Les préjudices sont estimés à plusieurs milliards de nos francs.

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