Un sac de nœuds de lombrics qui se dénoue à la vitesse de l’éclair

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Un sac de nœuds de lombrics qui se dénoue à la vitesse de l’éclair
Un sac de nœuds de lombrics qui se dénoue à la vitesse de l’éclair

Africa-Press – Comores. Quiconque s’est déjà pris la tête à dénouer des câbles informatiques ou des guirlandes de Noël enchevêtrés ensemble sait pertinemment que ça demande bien plus de temps pour défaire ces sacs de nœuds que pour les former. Pourtant, il existe une espèce animale qui réussit ce prodige en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

La boule de lombrics se désagrège en une poignée de millisecondes

Les Lumbriculus variegatus sont des vers d’une dizaine de centimètres de long qui vivent dans les eaux douces d’Amérique du Nord et d’Europe. On les trouve notamment dans les sédiments vaseux des étangs et des lacs et dans des zones marécageuses humides.

Pour conserver humidité et chaleur, ces lombrics aiment s’enrouler entre eux pour former des boules de dizaines de milliers d’individus. Mais, alors qu’il leur faut plusieurs minutes pour former ces plats compacts de spaghettis vivants, la présence d’un prédateur ou d’une menace à proximité en provoque la désagrégation en une poignée de millisecondes !

Des chercheurs américains ont analysé le phénomène dans les pages de la revue Science en combinant de l’imagerie par ultrasons, des simulations par ordinateur et des analyses théoriques. Cela leur a permis de développer un modèle expliquant quelles étaient les dynamiques topologiques à l’œuvre dans cette désintégration collective quasi instantanée.

Leur travail s’est fait sur des “blobs” d’une vingtaine d’individus qu’ils ont enchâssés dans de la gélatine afin qu’ils gigotent moins et que la dispersion soit plus facile à observer. Puis, ils ont effrayé les vers par des chocs électriques ou des flashs de lumière UV et ont filmé le résultat en enregistrant minutieusement les mouvements de chacun des membres de la myriade.

Une “danse du tire-bouchon” collective

Si le mécanisme semble chaotique au premier abord, il s’avère que chaque lombric adopte une rotation hélicoïdale ultra-rapide, tournant très vite vers la gauche puis la droite pour se défaire de ses partenaires et provoquer la dislocation de la structure.

Comme une sorte de “danse du tire-bouchon” collective qui permet à chaque ver de se dénouer de ses acolytes. Si cette danse s’apparente plus à un slow langoureux lors de la formation du “blob” et prend plusieurs minutes, elle se transforme en rock frénétique de quelques dizaines de millisecondes dès qu’un danger apparaît.

Au-delà du fait d’avoir élucidé un phénomène biologique fascinant, les chercheurs pensent que leurs travaux pourraient avoir une résonance dans d’autres domaines. Par exemple, aider à comprendre comment nos molécules d’ADN se compactent à l’intérieur de nos cellules. Ou permettre la mise au point de nouveaux matériaux, comme des pansements qui se modifieraient au fur et à mesure que la plaie guérit, ou des systèmes robotiques mous capables de changer de forme instantanément.

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