Un test simple, rapide, moins cher : on détectera un jour les PFAS dans l’eau à la manière d’un test de grossesse

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Un test simple, rapide, moins cher : on détectera un jour les PFAS dans l’eau à la manière d’un test de grossesse
Un test simple, rapide, moins cher : on détectera un jour les PFAS dans l’eau à la manière d’un test de grossesse

Africa-Press – Comores. Concevoir un détecteur de traces de PFAS dans l’eau est l’objectif que se fixent certains laboratoires de recherches engagés dans une course à l’innovation. Pour l’instant, collectivités territoriales et industriels doivent se payer les compétences d’un laboratoire pour détecter ces substances synthétiques qui polluent notre environnement.

Les auteurs d’une publication scientifique parue dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) du 12 mars 2024 ont adopté une approche électrochimique pour mettre au point un dispositif de détection dans l’eau de substances perfluorées.

Ce testeur ressemble par son principe aux tests de grossesse ou antigéniques disponibles en pharmacie. S’il va jusqu’à la commercialisation, la promesse résidera dans sa simplicité d’utilisation et son coût négligeable. Une aubaine pour un particulier inquiet ou un industriel enjoint par les autorités à analyser régulièrement ses eaux usées.

Un test pour détecter certains PFAS sur le modèle d’un test antigénique

Les chercheurs ont repris le principe des petits tests aujourd’hui très courants d’autodiagnostic pour dépister une grossesse, une maladie infectieuse ou un syndrome de détresse respiratoire. La technique appelée immunochromatographie ou encore LFT, de l’anglais Lateral Flow Test.

Ici, à la place d’une goutte de sang ou d’urine, c’est une goutte d’eau qui est placée sur une bande de nitrocellulose, elle-même enduite d’un polymère semi-conducteur, la polyaniline. Le liquide, va peu à peu migrer par capillarité sur la bandelette et modifier l’état électrochimique de la polyaniline, s’il contient des traces de PFAS.

Le test cible des composés perfluorés acides, une catégorie de PFAS comprenant des substances désignées comme les plus problématiques pour la santé. Et plus précisément le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFBA (acide heptafluorobutyrique).

Les PFAS, des pollutions très persistantes

Les PFAS ou substances per et polyfluoroalkylés, se sont malheureusement installés de manière durable sur la carte mondiale des pollutions. Les médias les ont baptisés “polluants éternels” du fait d’un cycle de vie chimique extrêmement long dans la nature et dans les organismes.

L’industrie les a conçus avec une myriade de propriétés: hydrofuge, imperméable, anti-tâches ou résistant aux températures… Aujourd’hui, on constate qu’ils ont migré dans nos organismes par le biais de notre alimentation et se retrouvent dans toutes les sources d’approvisionnement en eau.

L’Institut géologique américain évaluait en juillet 2023 par une campagne de prélèvements qu’au moins 45% de l’eau des robinets aux Etats-Unis était contaminée aux PFAS. L’Agence de protection environnementale (EPA) américaine a arrêté une liste de 6 PFAS à surveiller de près, appartenant tous à la sous-famille des composés polyfluorés acides (PFOA, PFOS, GenX, PFBS, PFHxS, and PFNA).

Le test est capable de déceler des concentrations très faibles, traduisible en nanogrammes par litres. Mais, notent les auteurs de la publication, les valeurs décelées restent supérieures aux seuils fixés par l’Agence de l’Environnement américaine en 2023. Ils travaillent à l’amélioration du dispositif. Rapide, simple d’utilisation et encore plus précis.

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