Africa-Press – Comores. Dans le monde animal, le mimétisme est courant et constitue une stratégie de défense plutôt efficace afin de leurrer les prédateurs. Les insectes comptent parmi les maitres dans cet art du camouflage, mais d’autres arthropodes s’y essayent avec tout autant de réussite, comme en témoigne ce fossile d’araignée découvert près de Medellín, en Colombie.
Une araignée appartenant à une nouvelle espèce
Il s’agit d’une araignée retrouvée piégée dans de la résine fossilisée. Pour une fois, il ne s’agit pas d’ambre mais de copal (parfois appelé “ambre jeune”): sa couleur est généralement plus claire et il est plus récent, âgé de moins de 3 millions d’années contre plus de 25 millions d’années pour l’ambre.
Toutefois, le spécimen concerné par cette étude, publiée dans la revue Historical Biology, n’a pas pu être daté, tout prélèvement pour des analyses aurait risqué de l’abimer. Mais son examen, à l’œil et au microscope, suffit à révéler l’originalité de l’arachnide qui s’y est retrouvé piégé.
Sa ressemblance avec une fourmi est en effet tout à fait étonnante. Pour George Poinar jr, le spécialiste qui l’a étudiée, cette araignée appartient à une nouvelle espèce baptisée Myrmarachne colombiana, rattachée à la famille des Salticidae, de petites araignées dont plusieurs espèces (du genre Myrmarachne) sont connues pour leurs capacités mimétiques. Mais elles ne se trouvent plus en Colombie de nos jours.
Comment une araignée se transforme en fourmi
“C’est un défi pour les araignées d’accomplir cette transformation en fourmis”, souligne, dans un communiqué, George Poinar jr. “Les fourmis ont six pattes et deux longues antennes, tandis que les araignées ont huit pattes et pas d’antennes”. Pour contourner ces différences anatomiques, les araignées positionnent généralement leurs deux pattes avant d’une manière qui se rapproche de l’apparence des antennes. Elles se déplacent aussi avec des trajectoires sinueuses comme les fourmis et leur corps est déformé pour paraître segmenté comme celui des ancêtres.
Cette stratégie est usitée de nos jours par certaines araignées sauteuses (Myrmarachne formicaria) pour éviter les prédateurs. Des études indiquent qu’elle est efficace, les fourmis étant réputées pour leur agressivité en matière de défense. En effet, elles sont capables de piqûres, de morsures et de jets d’acide formique. Résultat: les prédateurs les évitent et font de même avec les araignées qui les imitent.
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