Une épidémie qui ne dit pas encore son nom

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Une épidémie qui ne dit pas encore son nom
Une épidémie qui ne dit pas encore son nom

Africa-Press – Comores. À Ngazidja tout comme dans les autres îles, les cliniques privées et les centres de santé sont pris d’assaut. Les patients présentent des symptômes de grippe, fièvre, toux et tantôt une gastro-entérite fébrile avec des gouttes épaisses positives. Face à cette situation, la direction générale de la santé rassure que des dispositions sont prises afin d’identifier ce phénomène inhabituel et recommande l’application des gestes barrières.

Partout dans le pays, chacun y va de son petit commentaire. Certains préfèrent l’automédication et d’autres se rendent à l’hôpital. En effet, depuis quelques semaines, les cliniques privées tout comme les structures de santé publiques sont bondées de monde. Les patients présentent des signes de grippe tantôt avec fièvre et de la toux, tantôt une gastro-entérite fébrile avec des gouttes épaisses positives. Malheureusement ce phénomène touche encore les agents de santé à en croire la direction générale de la santé. Sur place à Ngazidja, dans une clinique située à l’extrême sud de la capitale, nous avons croisé un patient fatigué, pris dans un enchainement de toux. Il s’emporte alors que celle-ci lui donne un peu de répit. « C’est sûr, c’est le retour du coronavirus. Moi ça fait une semaine que je ne sens plus rien et à chaque fois on me prescrit des antibiotiques qui n’ont aucun effet », confie-t-il.

Un autre ne dit pas le contraire. S’il est moins affirmatif que son voisin d’infortune, il trouve néanmoins des points de ressemblance entre ce qui se passe actuellement et ce que le pays a connu au début de la pandémie de Covid-19, il y a un peu plus de trois ans. « Moi c’est ma dernière chance de pouvoir consulter un médecin », rétorque un autre patient apparemment appartenant à la société comorienne des hydrocarbures au vu de son carnet de mutuelle de santé. À en croire ce dernier, il est passé de clinique en clinique avec le même constat, les salles sont toutes pleines de patients qui attendent.

Au CHN-El-maarouf en passant par le PMU de Mboueni, les cliniques intermédiaires, le district de Mitsoudje et partout ailleurs à Ngazidja, tous sont pris d’assaut. Et le constat est le même, toux, grippe, fièvre, maux de tête chroniques ou encore ballonnements. En logeant le long de la corniche de la capitale, des files entières se forment tous les après-midi pour profiter de l’eau mer qui aurait des vertus thérapeutiques pour tous ceux qui ont attrapé la grippe ou une forte fièvre. À Mohéli, le constat est le même qu’à Ngazidja. Les gens se ruent vers les structures de santé. Pareil pour Anjouan. Ici les habitants parlent d’une grippe dite saisonnière qui s’est vraiment installée dans l’ile. « Presque tous les foyers sont touchés, vieux et enfants ne sont pas épargnés. Ici les gens préfèrent l’automédication. Ils disent que c’est lié au changement climatique ».

Face à cette situation, le ministère de la santé à travers le directeur générale de la santé Dr Saindou Ben Ali Mbae recommande à la population d’appliquer les gestes barrières pour mieux se prémunir contre ce phénomène. « Pour se protéger et protéger la famille, nous recommandons impérativement d’observer les gestes barrières à savoir lavage des mains, port de masque, pour éviter au maximum la contamination », souligne-t-il. Il tient à rassurer que le ministère est à pied d’œuvre afin d’identifier ce phénomène inhabituel. « Nous tenons en outre, à rassurer la population que des dispositions sont prises pour identifier via des prélèvements, l’origine de ce phénomène inhabituel. Mais en attendant, nous conseillons de procéder uniquement à un traitement symptomatique à base de fortifiants et des antalgiques », rassure-t-il.

Rappelons que le 16 novembre dernier, dans un communiqué, l’agence régionale de santé de Mayotte avait fait le constat d’une augmentation des cas de COVID-19 et de grippe saisonnière observée à Mayotte. « L’Agence régionale de Santé de Mayotte suit avec attention l’évolution de la situation et rappelle l’importance des gestes barrières afin de limiter le risque de transmission de ces maladies et de protéger les personnes les plus fragiles. Ces dernières sont invitées à se faire vacciner afin d’éviter tout développement de forme sévère », lit-on dans ce communiqué de l’ARS.

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