Violences Faites aux Femmes : la Drogue et L’éducation Parentale Pointées du Doigt

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Violences Faites aux Femmes : la Drogue et L’éducation Parentale Pointées du Doigt
Violences Faites aux Femmes : la Drogue et L’éducation Parentale Pointées du Doigt

Africa-Press – Comores. La gendarmerie nationale de Mohéli a lancé, depuis le 13 mars, une campagne de sensibilisation contre les violences et les agressions sexuelles, en particulier celles visant les jeunes filles. Ce phénomène, en recrudescence ces dernières années, suscite de vives inquiétudes.

Pour cette première étape, la gendarmerie a choisi l’université des Comores, pôle de Fomboni, comme lieu d’intervention. « C’est vous les éducateurs de demain dans ce pays », a souligné le commandant de gendarmerie, Abdallah Ibrahim, insistant sur l’importance d’une prise de conscience collective. Le nombre d’agressions recensées à Mohéli s’élève à 41 cas en 2022, 37 en 2023 et 31 en 2024. Pour l’année 2025, six cas sont déjà enregistrés. Bien que ces chiffres montrent une légère baisse annuelle, la violence des agressions, elle, ne cesse d’augmenter, suscitant une profonde inquiétude. La mort tragique d’Asmaïda Mourdane, survenue à Ouallah, il y a quelques semaines, a particulièrement marqué les esprits. Selon le commandant Abdallah Ibrahim, les circonstances inhumaines de son décès illustrent la gravité du problème.

Parmi les principaux facteurs favorisant ces violences, la gendarmerie pointe du doigt la consommation de drogue et le manque d’éducation parentale. Un exemple édifiant a été cité: celui de trois gendarmes qui, lors d’une patrouille nocturne, ont violé une jeune fille. Après leur radiation, un autre aspect choquant de cette affaire a été révélé: lorsque la victime est venue porter plainte le lendemain matin, sa mère n’a pas exigé l’emprisonnement des agresseurs, mais plutôt, une compensation financière. Plus troublant encore, la jeune fille a répondu à sa mère: « Cette fois-ci, c’est moi qui vais encaisser l’argent, car la dernière fois, c’était toi qui l’avais pris. » Face à ces situations préoccupantes, la gendarmerie estime qu’il est essentiel de multiplier les actions de sensibilisation, notamment auprès des jeunes.

Lors de la campagne, le commandant Ibrahim Abdallah a rappelé la définition de la violence faite aux femmes, selon l’ONU: « La violence à l’égard des femmes désigne tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques. Elle inclut également la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la sphère publique ou privée. » Il a également rappelé les sanctions prévues par le code pénal comorien. Coups et blessures volontaires (CBV): 5 à 10 ans de prison (articles 281 et 282). Agression sexuelle: 10 à 15 ans de prison et une amende de 1 à 5 millions de francs comoriens (articles 301 et 302). En cas de circonstances aggravantes: 15 à 20 ans de réclusion criminelle. Ces rappels visent à renforcer la prise de conscience et à encourager les victimes à dénoncer les auteurs. La lutte contre ce fléau passe par l’éducation, la prévention et l’application stricte de la loi. Les étudiants se sont montrés satisfaits de la sensibilisation. Cependant Omey Mohamed Attoumane souhaiterait l’application de la peine de mort contre ceux qui ont tué.

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