Africa-Press – Congo Brazzaville. La deuxième édition du Salon de l’innovation, de la technologie et de l’entrepreneuriat au Congo (SITEC), tenue le 11 novembre à Brazzaville, a mis en exergue l’impérieuse nécessité pour les jeunes de s’orienter vers l’entrepreneuriat, thème central axé sur la valorisation de leur potentiel en vue de bâtir une économie d’avenir. Lors du premier panel consacré à cette thématique, le Directeur général de l’Agence congolaise pour la création des entreprises (ACPCE), Emeriand Kibangou, a souligné l’engagement de cette institution publique dans la formalisation des activités économiques, facteur déterminant de la création de richesses à l’échelle nationale.
S’appuyant sur des données statistiques officielles, il a révélé qu’en 2023, le volume des créations d’entreprises a connu une croissance notable de 29,7% par rapport à l’année précédente, avec 4 188 entreprises créées contre 3 230 en 2022. Le secteur tertiaire domine largement cette dynamique, représentant 85,8% de l’ensemble des entreprises, dont la moitié relève du commerce, à hauteur de 50,7%. En 2024, cette tendance s’est confirmée avec 4 987 nouvelles entreprises, soit une progression de 19,1% comparée à 2023. Le deuxième trimestre de 2024 a comptabilisé 1 272 créations, portées par des promoteurs dont l’âge moyen est de 39 ans et où le secteur tertiaire conserve une part majoritaire de 81%. Les entreprises individuelles constituent la majeure partie, représentant 74,3% du total, comme l’a également rappelé le Directeur général de l’ACPCE.
Sous l’impulsion de la ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, Jacqueline Lydia Mikolo, la création d’entreprise a été considérablement facilitée en République du Congo, le coût des démarches administratives étant passé de 150 000 à 25 000 FCFA, un progrès favorable à l’émergence entrepreneuriale. L’intervenant a également souligné qu’un échantillon de 6 000 entreprises créées en 2025 affiche un taux de pérennité de 85%, signe encourageant pour le tissu économique national.
Par ailleurs, Ghislain Louboya, directeur de l’Apprentissage du Fonds national d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage (FONEA), a mis en lumière les défis liés à un marché de l’emploi étroit et peu pourvoyeur de débouchés: parmi 6 000 jeunes formés par le FONEA, moins de 30% ont accédé à un emploi stable. Face à cette réalité, l’entrepreneuriat apparaît comme une solution privilégiée, en complément des formations qualifiantes proposées par cette structure, qui soutient également les initiatives locales, souvent en partenariat avec les entreprises, afin de permettre aux jeunes d’intégrer efficacement le marché du travail. Le FONEA œuvre activement à l’identification des besoins en formation professionnelle, au financement de l’employabilité par des programmes variés de formation, d’insertion, de perfectionnement et de reconversion, contribuant ainsi à l’intégration durable des demandeurs d’emploi.
La ministre Jacqueline Lydia Mikolo a rappelé que l’entrepreneuriat des jeunes est devenu une priorité nationale, avec une progression notable de leur taux d’engagement, passé de 10% à environ 40%. Néanmoins, le financement reste l’un des principaux obstacles auxquels ces jeunes entrepreneurs font face. Elle a donc plaidé pour un soutien accru des institutions financières, exhortant à l’allégement des critères d’accès aux prêts bancaires afin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs économiques dynamiques et innovants.
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