Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : les actions consécutives à la rumba congolaise débattues à Owando

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Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : les actions consécutives à la rumba congolaise débattues à Owando
Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : les actions consécutives à la rumba congolaise débattues à Owando

Africa-Press – Congo Brazzaville. La deuxième édition du festival “Rumba jungle”, organisée par l’association Lumières d’Afriques que préside le député Ferréol Constant Patrick Gassackys, s’est déroulée la semaine dernière au site touristique Mombo beach, à Owando, chef-lieu du département de la Cuvette. L’un des temps forts de cet événement culturel de référence a été la tenue de la conférence-débat sur la rumba congolaise.

“Rumba jungle” est un concept créé par l’association Lumières d’Afriques pour célébrer l’inscription de la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. C’est, d’ailleurs, le thème de cette deuxième édition. Parmi les festivaliers qui ont exposé au cours de cette conférence-débat, l’écrivain panafricaniste Ngakosso Obambé, qui a plaidé pour l’appui aux mécènes culturels par les pouvoirs publics, comme cela se fait aux Etats-Unis d’Amérique où il n’existe pas de ministère de la Culture. Un fonds est mis à disposition pour soutenir les activités culturelles.

Pour Ngakosso Obambé, il n’est pas question de se replier après l’inscription de la rumba congolaise sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, mais il faut plutôt travailler, parce qu’il y a des obligations contractuelles à respecter. Dans le cas contraire, l’inscription sera retirée. « Nous deviendrons comme les Diables rouges, champions de la Coupe d’Afrique des Nations 1972. Et en ce qui concerne la musique, nous dirons nous avons été inscrits le 14 décembre 2021 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Tout cela, parce qu’on n’aura pas fait un certain nombre de choses tenant compte des obligations contractuelles avec l’Unesco », a-t-il déclaré.

Prenant la parole à son tour, le député Blaise Ambeto a signifié qu’en toute chose, il y a un avant et un après. La rumba a toujours existé au Congo. Pour lui, maintenant que la rumba est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, elle doit changer de cap en participant et en contribuant au développement des deux Congo. Afin d’ y arriver, les pratiquants de la rumba doivent faire un effort. Les pouvoirs publics doivent créer des écoles spécialisées de la rumba, construire des cadres de promotion de la rumba et des salles de culture. Car, on ne peut pas développer la rumba sans partenariat public-privé et société civile.

La rumba congolaise soutenue par la Russie

La directrice de la Maison russe, Maria Fakhrutdinova, a mis l’action sur le pont culturel entre la Russie et le Congo. En ce qui concerne la Maison russe, a-t-elle souligné, il a été créé un concept tenant à féliciter le peuple congolais pour l’inscription de la rumba au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. « Nous avons organisé le concert sur la rumba avec l’artiste musicien Djoson Philosophe en présence de l’Unesco. Nous avons lancé le concept “Rumba na bilenge”, un projet qui concerne les jeunes. Nous avons travaillé ensemble avec le journaliste Christian Martial Poos pour que cette idée devienne un projet. Nous avons déjà organisé la première édition. Nous sommes en train de voir comment développer la “Rumba na bilenge” au niveau scolaire », a indiqué Maria Fakhrutdinova. Elle a présenté les vainqueurs de la première édition de “Rumba na bilenge” au public, tout en annonçant que la deuxième édition aura lieu le 14 décembre. Une promesse lui a été faite par le promoteur du festival “Rumba jungle” pour l’organisation de cette édition à Owando.

Le secrétaire général du département de la Cuvette, Boris Rodolphe Ngandza, a remercié le député Ferréol Gassackys pour avoir choisi la ville légendaire d’Owando en vue de célébrer la deuxième édition de “Rumba jungle”. « Soyez fiers d’être à Owando et soyez la bienvenue. Le département de la Cuvette fera en sorte que ce concept soit toujours vivant. Nous allons soutenir avec beaucoup d’énergie les actions qui seront orientées vers le développement de la rumba. Nous allons le faire parce que nous avons la chance d’avoir avec nous les honorables députés », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le sénateur Venance Mania a fait savoir que toute sa vie jusqu’à aujourd’hui est faite de la rumba. Il dort et se réveille avec elle, étudie avec elle. A la question de savoir que font les Congolais de la rumba, de sa promotion au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le sénateur pense qu’ils ne devront pas en faire une espèce de simple trophée, sinon que travailler, comme cela a été le cas depuis les années 1942 avec Paul Kamba. « La rumba reste le produit de notre culture. Elle se vit et se pratique par deux personnes de sexes opposés. Plutôt que de rester statique, nous devons faire bouger la rumba. Notre Congo doit la développer. Cela devrait se faire avec les écoles de musique », a-t-il suggéré.

Professionnaliser la rumba congolaise

L’organisateur de ce festival “Rumba jungle”, Ferréol Gassackys, a rappelé à l’auditoire que dans deux ans, le Congo va faire le rapport périodique avec l’Unesco sur l’inscription de la rumba congolaise sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La question aujourd’hui est de savoir qu’est-ce qui a été déjà fait depuis cette inscription. Doit-on pérenniser ce statut ou le perdre ? Tel est son questionnement.

Pour Ferréol Gassackys, la rumba c’est très beau mais il faut la professionnaliser, l’écrire pour qu’elle puisse être codifiée et exportée. « Lorsqu’on parle de pérennisation, ça veut dire qu’on doit tous se mettre au travail pour valoriser cette rumba, pour la pérenniser et la rendre plus professionnelle. Il faut donc la codifier, la transcrire, l’interpréter pour que chacun puisse comprendre de quoi il s’agit. Nous allons voir comment nous organiser ici en comité technique pour le transmettre à qui de droit, notamment les pouvoirs publics, les opérateurs culturels, les organismes internationaux. Nous devons tous nous atteler sur ces trois pistes pour permettre à la rumba de réellement conquérir ces types de noblesse. Que chacun prenne sa part et apporte sa contribution », a-t-il suggéré. Ferréol Gassackys est fier de la République démocratique du Congo (RDC) qui a mis un accent sur le festival “Rumba jungle”. Il espère qu’un jour ce festival sera organisé à Kinshasa, ville capitale de la RDC.

Au cours de cette conférence-débat agrémentée de la musique d’Evérone Ndinga et le griot Joël Ngobo, les participants ont suivi les témoignages de Charly Noël, Jamaïtha Inanga et Théo Blaise Kounkou sur la rumba. Notons que l’association Lumières d’Afriques, présidée de mains de maître par Ferréol Gassackys, avait déjà amorcé la démarche de ce que les deux Congo célèbrent actuellement l’inscription de la rumba au patrimoine immatériel de l’Unesco avec le concept “Terre sacrée”, en faisant chanter les grands noms de cette musique dans trois albums « Terre Sacrée 1, 2 et 3 », à l’instar de Sam Mangwana, Papa Wemba, Cosmos Mountouari, Madilu System, Roga-Roga, Ferre Gola, Doudou Copa,….

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