Africa-Press – Congo Brazzaville. Le chef de l’État congolais, qui a nommé le 6 février une équipe de campagne imposante afin de l’accompagner pour la présidentielle du 21 mars, s’entoure aussi de ses fidèles et de membres de sa famille.
Pour l’aider à mener sa campagne électorale, Denis Sassou Nguesso (DSN) a désigné 69 membres, dont 38 au titre de la Direction nationale de campagne, 13 porte-parole thématiques et 18 conseillers spéciaux. Autant dire que tous ne joueront pas un rôle de premier plan, certains ne figurant dans cette liste qu’à titre symbolique. En voici les principales figures.
Directeur national de campagne. Le secrétaire général du PCT (Parti congolais du travail), est un ami intime de DSN, aux côtés duquel il travaille depuis plus de 40 ans. Plusieurs fois ministre et ancien président de la commission de la CEMAC, ce natif d’Owando a pris les rênes du parti au pouvoir fin 2019, lui redonnant une certaine cohésion et axant sa gestion sur les résultats.
À 79 ans, il a pour tâche de mettre en ordre de bataille une formation qui n’a jamais été aussi efficace qu’en période électorale. C’est lui aussi qui, en tant qu’ordonnateur, gère les fonds de la campagne du candidat.
Directeur national de campagne adjoint, porte-parole. Originaire de Pointe Noire et proche de la première dame Antoinette Sassou Nguesso, ce juriste de 56 ans formé en France, à l’aise à l’oral et auteur d’une monographie sur le PCT, devrait être particulièrement en vue.
Ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, très présent sur les écrans du journal télévisé de 20 heures, il coiffera une équipe de porte-parole thématiques parmi lesquels figurent trois membres du gouvernement et du bureau politique du PCT, choisis en fonction de leur spécialité : Bruno Itoua (Education), Arlette Soudan-Nonault * (Environnement et cadre de vie des citoyens) et Hermella Destinée Doukaga (Jeunesse).
Directeur national de campagne adjoint, chargé de la programmation. Natif de Mouembé, dans la Cuvette, ancien pilote sur Boeing 727 et Fokker 28, ce cousin de DSN du côté maternel a déjà géré la logistique des campagnes de 2009 et de 2016.
Ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et des Grands Travaux depuis 2012, très proche de ses collègues Gilbert Ondongo (Économie), Firmin Ayessa (Fonction publique) et Jean-Claude Gakosso (Affaires étrangères), le député de Tchikapika est, à 58 ans, une personnalité clivante, principal point focal des investissements chinois au Congo.
Chef du département de la mobilisation. Ministre des Affaires foncières et du domaine public, ex-Garde des sceaux, cet avocat de 58 ans est député de Makabana dans le Niari. Aisément reconnaissable à la blouse orange et au chapeau de western qu’il porte à chacune de ses descentes sur le terrain – particulièrement lorsqu’il procède à des opérations de déguerpissement – il fut membre de l’UPADS, le parti de Pascal Lissouba, au début des années 1990.
Mabiala n’est pas le seul membre de l’équipe de campagne à avoir flirté avec le parti rival du PCT dans le Sud : porte-parole thématique pour les questions de gouvernance, le juriste Laurent Tengo fut secrétaire général de la présidence sous Lissouba.
Chef du département de la prévention du contentieux électoral. L’actuel ministre de la Justice et député d’Ewo devra veiller sur les litiges pré et post-électoraux. Ce quinquagénaire, docteur en droit public de l’université de Dakar, gèrera également les relations avec la Commission nationale électorale indépendante que dirige le président de la Cour Suprême, le magistrat Henri Bouka.
Chef adjoint du département de la communication. La fille de DSN et sa conseillère spéciale en charge de la communication, députée de Talangaï, est l’une des membres du staff présidentiel à figurer dans l’équipe de campagne du candidat (avec les conseillers politiques Juste Désiré Mondele et diplomatique Bienvenu Okiemy).
Elle sera l’adjointe du ministre de la Communication Thierry Moungalla, lequel gère aussi le marketing électoral. Son frère Denis-Christel Sassou Nguesso, sa demi-sœur Julienne Issongo et son cousin Rodrigue Nguesso figurent également, à des postes techniques, au sein de la direction de campagne.
Le ministre de l’Intérieur ne peut pas, ès qualités, figurer au sein de la garde rapprochée électorale du candidat, mais il est incontournable dans le processus. Cet originaire de Mpouya (département des Plateaux) âgé de 64 ans, qui fut un moment directeur de cabinet de DSN puis secrétaire général de la présidence, tient ce poste-clé depuis treize ans.
Le patron de la police et de l’administration, ancien protégé d’Emmanuel Yoka, l’un des grands barons du régime, jouit de la confiance du chef, pour le compte duquel il a déjà géré deux élections présidentielles.
Lui non plus ne figure pas dans l’équipe de campagne, mais le secrétaire général du Conseil de sécurité nationale, conseiller spécial du président, est omniprésent aux côtés de ce dernier. Officier de marine (il a le grade de vice-amiral), natif d’Ondébé, non loin d’Oyo, ce neveu de DSN âgé de 65 ans a un œil posé sur les services de renseignement, qu’il coordonne, et un autre sur le monde de l’invisible – qui s’étend des cérémonies traditionnelles aux loges maçonniques – qu’il gère pour le compte du « patron ».
Avec le colonel Guy Pella, chef du département du protocole au sein de la direction de campagne et ombre du président, Jean-Dominique Okemba (JDO) veillera sur la sécurité rapprochée du candidat.