Africa-Press – Congo Brazzaville. Et si le syndrome de fatigue chronique, cette mise à plat des batteries, (dite aussi « encéphalomyélite myalgique » ou « syndrome des yuppies »), était en fait inscrit dans les gènes?
Autrement dit, que les personnes concernées en France, environ 200.000 personnes (dont une grande majorité de femmes) n’étaient pas des tire-au-flanc mais que leurs plaintes – des malaises survenant à l’effort avec une fatigue permanente sans récupération malgré le sommeil -, s’expliquaient par des anomalies au niveau de leur ADN?
L’analyse de l’ADN de plus de 27.000 personnes
Pour la première fois dans l’étude de cette affection encore mal comprise, une piste génétique vient en tout cas d’être mise en évidence par des travaux encore en attente de publication conduits par l’université d’Edimbourg (Ecosse). Les chercheurs ont mené la plus vaste étude génétique jamais menée sur cette pathologie mystérieuse et leurs conclusions apportent incontestablement un éclairage nouveau. Lancé en 2022, le bien nommé projet DecodeME a consisté en l’analyse de l’ADN de plus de 27.000 personnes, dont plus de 15.000 patients diagnostiqués fatigués chroniques.
Les scientifiques sont au fil du temps parvenus à identifier huit régions du génome toutes proches de gènes liés aux réponses immunitaires et neurologiques, notamment OLFM4 qui est associé à la réponse antimicrobienne et ZNFX1, impliqué dans la réaction aux virus à ARN, et CA10, lié aux douleurs chroniques.
Gérer son énergie pour éviter les malaises post-effort
Comme le précisent les chercheurs dans le communiqué de l’université, « l’ADN d’une personne ne changeant pas au fil du temps, nous affirmons donc que les signaux génétiques identifiés ne se sont pas développés à cause de la maladie mais sont susceptibles d’en refléter les causes ». Ces travaux génétiques devront évidemment d’abord être publiés puis être confrontés à d’autres approches (biologie, imagerie cérébrale), toutes s’évertuant depuis des décennies à démontrer que les patients ne sont pas des malades imaginaires. Exemple avec un travail très récent sur le Covid long qui partage avec le syndrome de fatigue chronique de nombreuses similitudes. L’enjeu de ces recherches est évidemment de proposer un traitement inexistant à ce jour, les patients n’ayant pas d’autre solution que d’apprendre à vivre avec leur maladie et à gérer leur énergie pour éviter les malaises post-effort.
Pour en savoir plus:
Association française du syndrome de fatigue chronique
Inserm c’est quoi la fatigue chronique?
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