Médicament Expérimental Efficace Jusqu’à Six Heures Après AVC

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Médicament Expérimental Efficace Jusqu'à Six Heures Après AVC
Médicament Expérimental Efficace Jusqu'à Six Heures Après AVC

Africa-Press – Congo Brazzaville. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont extrêmement fréquents, survenant tous les 4 minutes en France et provoquant 30.000 morts par an et causant des séquelles potentiellement graves chez les milliers des survivants. La majorité des AVC sont ischémiques, c’est-à-dire qu’ils sont causés par un caillot de sang qui vient boucher une artère alimentant le cerveau. Le tissu cérébral n’est donc plus oxygéné et meurt rapidement. Actuellement, les traitements contre ces AVC ischémiques consistent à défaire le caillot de sang qui bouche l’artère, pour permettre au sang de passer et d’alimenter le cerveau en oxygène et nutriments, et ainsi arrêter les dégâts. Un nouveau médicament pourrait complémenter ce traitement, en diminuant le stress oxydatif causé par le processus d’ischémie et de reperfusion (lorsque le sang peut affluer à nouveau) et réduisant ainsi les dommages cérébraux. Ce nouveau traitement a été présenté le 20 juin 2025 par des chercheurs de l’Université d’Osaka, au Japon, dans iScience.

Éviter l’agrégation d’une protéine métabolique pendant l’AVC

Une précédente étude de cette même équipe avait montré que le stress oxydatif provoqué par un AVC entraînait l’agrégation — c’est-à-dire la formation d’amas anormaux — d’une protéine clé du métabolisme: la GAPDH (glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase).

Cette enzyme joue un rôle central dans la glycolyse, processus par lequel le glucose est dégradé pour produire de l’énergie, mais elle intervient aussi dans d’autres fonctions essentielles, comme la réparation de l’ADN. Pour déterminer si cette agrégation contribue aux lésions cérébrales causées par un AVC, les chercheurs ont mené une expérience sur des souris. Chez ces animaux, une artère cérébrale a été bloquée pendant 30 minutes, suivie d’une reperfusion (restauration du flux sanguin). Un groupe de souris avait été modifié génétiquement pour produire une version de la GAPDH incapable de s’agréger. Résultat: la zone de tissu cérébral endommagé était deux fois plus étendue chez les souris non modifiées. Cela suggère que l’agrégation de la GAPDH pourrait amplifier les dommages liés à un AVC.

De plus, les souris protégées de l’agrégation présentaient moins de dysfonctionnement mitochondrial. Or, ces organites, véritables « centrales énergétiques » de la cellule, sont aussi une source majeure de stress oxydatif lorsqu’ils fonctionnent mal. Empêcher l’agrégation de la GAPDH permettrait donc de préserver les mitochondries, de limiter le stress oxydatif et, par conséquent, de réduire les dégâts causés par l’AVC.

Un médicament pour éviter cette agrégation et protéger le cerveau

Puisqu’on ne peut pas modifier génétiquement les personnes atteintes d’un AVC, les chercheurs ont trouvé une façon d’empêcher ces agrégations d’une façon pharmaceutique. La molécule utilisée, nommée GAI-17, est un inhibiteur de GAPDH qui s’accroche à l’endroit de la protéine par lequel elle adhère à d’autres copies de GAPDH, bloquant l’agrégation.

Les souris ont été traitées une heure avant l’induction de l’AVC, diminuant de moitié les dégâts causés par l’évènement et améliorant la fonction mitochondriale par rapport aux souris non traitées. Mais le plus intéressant est que cette molécule était aussi efficace, même après l’AVC: les souris traitées 3 heures ou 6 heures après l’évènement montraient moins de dégâts neuronaux que les souris non traitées. En revanche, le même traitement administré 9 heures après l’AVC n’avait plus d’effet protecteur, confirmant l’importance d’agir rapidement.

Désormais, les chercheurs veulent tester cette molécule dans d’autres contextes où le stress oxydatif peut nuire à la santé du cerveau: “Nous espérons que cet inhibiteur de l’agrégation de GAPDH pourra être utilisé pour traiter aussi d’autres maladies neurologiques, y compris la maladie d’Alzheimer”, affirme dans un communiqué Hidemitsu Nakajima, directeur de l’étude. Des grandes espérances, qui nécessitent davantage d’études pour être confirmées.

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