Africa-Press – Congo Brazzaville. Une conférence internationale sur la pollution plastique se tient du 5 au 14 août à Genève, en Suisse, réunissant les représentants de 193 pays. Le but est de progresser sur l’élaboration d’un traité pour encadrer la pollution plastique, mais de nombreux désaccords subsistent.
Pour la sixième fois, les signataires de l’accord onusien sur la pollution plastique se retrouvent avec l’espoir d’aboutir à un consensus. Malgré des négociations entamées il y a deux ans, le dernier round à Busan (Corée du sud) s’est soldé par un échec retentissant, principalement en raison des blocages de certains pays. De nombreux experts et militants voient cette nouvelle rencontre comme un ultime espoir de sauver une planète dégradée. L’enjeu de cette nouvelle session de négociations est de parvenir à un cadre réglementaire sur les produits plastiques sur l’ensemble de leur cycle de vie, de leur production à leur élimination.
Les initiateurs de la conférence doivent pouvoir concilier deux blocs: d’une part, les grands producteurs de pétrole comme la Russie et l’Arabie saoudite et d’autre part, l’Union européenne, le Canada et l’Australie. Le débat sur la définition du cycle de vie du plastique et l’utilisation des produits chimiques constitue des principaux points de friction importants. Les grands producteurs de pétrole souhaitent continuer à produire et utiliser des plastiques, tandis que l’autre bloc veut restreindre le débat à la seule gestion des déchets.
Il faudra négocier âprement pour élever le niveau du futur traité. Lors de la conférence des Nations unies sur l’océan en juin dernier, 96 des 175 États parties ont exprimé leur souhait d’une réduction de la production mondiale de plastiques et de l’utilisation d’additifs chimiques, une urgence que les solutions basées sur la seule gestion des déchets ne peuvent pas résoudre. Un rapport de l’Environmental justice foundation, publié le 18 juillet, révèle des dérives préoccupantes en Thaïlande, qui est le huitième producteur mondial de plastique. Des résidus chimiques ont été identifiés dans l’environnement, soulignant les conséquences néfastes d’une industrie du plastique mal régulée. Ce constat ne fait que renforcer l’idée que sans un accord ambitieux et contraignant, le traitement du problème sera inéluctablement voué à l’inefficacité.
Ces négociations de Genève sont donc cruciales. La nécessité d’un consensus entre les pays est tant une opportunité qu’un risque de disparité des règles. L’issue de ces négociations pourrait finalement déterminer si l’humanité est prête à composer avec l’énorme défi que représente la pollution plastique ou si elle choisit de continuer sur une voie sans issue.
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