Africa-Press – Congo Brazzaville. Elle file dans la galaxie à plus de 540 km/s, soit deux fois plus vite que le Soleil. Certes, cette étoile ne bat pas de record de vitesse stellaire (celui-ci a été établi en 2015 à près de 1200 km/s) mais elle pourrait être la première de sa catégorie à posséder une planète qui orbite autour. Sa catégorie ? Celle des étoiles hypervéloces, ces astres qui se déplacent à des vitesses de 500 à plus de 1000 km/s dans la Voie lactée, soit suffisamment vite pour échapper à son attraction ; elles peuvent donc s’en échapper et foncer dans l’espace intergalactique. A l’inverse, d’autres sont originaires d’autres galaxies, notamment du Grand nuage de Magellan.
Une exoplanète prise dans la course d’une étoile hypervéloce
Cette nouvelle étoile a été repérée grâce aux campagnes d’observation des projets MOA (Microlensing Observations in Astrophysics) et OGLE (Optical Gravitational Lensing Experiment). Ces programmes scrutent le ciel à la recherche de distorsions lumineuses causées par des objets massifs passant devant des étoiles d’arrière-plan et amplifiant la lumière de ces dernières. C’est ce que les spécialistes appellent des microlentilles gravitationnelles. En analysant la lumière obtenue en 2011, lors de l’évènement MOA-2011-BLG-262, les scientifiques ont constaté que le signal révélait l’existence d’une paire d’objets célestes dont l’un est 2300 fois plus lourd que l’autre.
« Déterminer le rapport de masse est facile », a déclaré dans un communiqué de la Nasa David Bennett, co-auteur de l’étude publiée dans la revue The Astronomical Journal. « Il est beaucoup plus difficile de calculer leurs masses réelles ». D’ailleurs, les scientifiques ont d’abord émis deux hypothèses: il s’agirait soit d’une grosse planète errante quatre fois plus massive que Jupiter entourée d’une Lune ou d’une étoile environ 20% plus massive que notre Soleil et une planète environ 29 fois plus lourde que la Terre.
Une formation mystérieuse
De nouvelles observations avec le satellite Gaia et le télescope Keck à Hawaï font dorénavant pencher la balance vers l’hypothèse de l’étoile avec une planète en orbite. Toutefois, il faudra encore réaliser d’autres mesures durant les prochaines années. Si cette découverte est confirmée, elle posera de nouvelles questions aux spécialistes des systèmes planétaires.
En effet, les modèles actuels supposent généralement des environnements relativement stables pour que les planètes puissent se former. Or la vitesse de l’étoile suggère qu’elle a subi une interaction gravitationnelle intense dans son passé, peut-être une éjection violente d’un système stellaire multiple ou une rencontre rapprochée avec un trou noir supermassif.
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