Africa-Press – Congo Brazzaville. La parution, aux éditions ASD, d’un nouvel ouvrage d’Armel Silvère Dongou, préfacé par l’ancien ministre burkinabé de l’Industrie et du Commerce Harouna Kaboré, apporte une contribution analytique majeure au débat sur le système financier de la zone CEMAC. L’auteur y dissèque les limites structurelles du modèle actuel et plaide pour une architecture financière intégrée, capable de transformer la stabilité monétaire en levier de croissance inclusive.
Dans un contexte régional marqué par une diversification économique laborieuse, une création d’emplois précaire et une dépendance persistante aux rentes extractives, l’ouvrage Le système financier et le développement économique en zone CEMAC s’impose comme une lecture incontournable. Armel Silvère Dongou, analyste économique chevronné, y défend une thèse centrale: la stabilité financière, si elle n’est pas articulée à une stratégie ambitieuse de financement du développement, demeure insuffisante pour propulser les économies vers une transformation durable.
L’auteur s’appuie sur une dissection rigoureuse des réalités institutionnelles, bancaires et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Malgré une solidité relative du secteur bancaire et une stabilité monétaire enviable, le financement de long terme reste entravé par une dépendance excessive au crédit court terme, un marché financier régional peu profond et des mécanismes de partage du risque embryonnaires. Ces dysfonctionnements, loin d’être conjoncturels, révèlent un déséquilibre structurel qui alimente une croissance fragile, inégalement répartie et peu créatrice d’emplois qualifiés.
Dongou ne se contente pas d’un diagnostic lucide. Adopting une approche pédagogique et pragmatique, il esquisse les contours d’une architecture financière rénovée, fondée sur la complémentarité synergique entre banques commerciales, marchés de capitaux, investisseurs institutionnels et instruments de garantie innovants. Il insiste sur la mobilisation urgente de l’épargne longue pour irriguer l’investissement productif, renforcer les bourses régionales et orienter les flux financiers vers l’industrialisation, la transition énergétique et le capital humain. Loin d’un plaidoyer idéologique, cette vision s’ancre dans les contraintes spécifiques de la CEMAC, invitant à une finance stratégique au service d’une souveraineté économique accrue.
Ce livre s’adresse à un spectre large d’acteurs: décideurs publics aux prises avec les arbitrages budgétaires, banquiers et assureurs en quête de profondeur de marché, entrepreneurs assoiffés de capitaux patients, chercheurs scrutant les blocages structurels, et étudiants called à forger les politiques de demain. À un moment charnière, où les États de la région mobilisent l’épargne locale pour financer infrastructures et diversification post-rentier, cette publication nourrit le débat public et éclaire les réformes en gestation.
Armel Silvère Dongou repositionne la finance non comme un simple gardien de la stabilité macroéconomique, mais comme un catalyseur de résilience et d’inclusion. Cet ouvrage, par sa clarté analytique et ses pistes réalistes, s’érige en référence pour quiconque aspire à une Afrique centrale plus autonome et prospère.
