Too Good To Go, label “Green Food”… Le gaspillage alimentaire, c’est fini !

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Too Good To Go, label
Too Good To Go, label "Green Food"... Le gaspillage alimentaire, c’est fini !

Africa-PressCongo Brazzaville. C’est devenu une mauvaise habitude : acheter plus que nos besoins au supermarché, laisser les fruits et légumes pourrir dans le réfrigérateur ou avoir les yeux plus gros que le ventre au restaurant. Tout cela finit à la poubelle. Le gaspillage alimentaire est une calamité écologique.

S’il était un pays, le gaspillage alimentaire serait en équivalent CO2 le troisième émetteur après la Chine et les États-Unis. Collectivement, on connait le problème. Mais individuellement, on ne se sent très peu coupable.

En réalité, chaque Américain jette 100 kg par an. En France, c’est 3 fois moins (29 kg), mais c’est tout de même en poids l’équivalent de 190 Titanic de nourriture chaque année. La preuve qu’il y a encore du beaucoup de travail à faire, à tous les niveaux. Alors comment faire marche arrière et repenser les déchets de nos assiettes ?

Trop beau pour être jeté

Too Good To Go est une application smartphone à succès. Elle met en relation des commerçants, les bras chargés d’invendus, avec des utilisateurs, clients pour ces produits à petit prix. Présente aujourd’hui dans 14 pays en Europe, elle a permis, selon Sarah Chouraqui, sa directrice générale, de sauver plus de 45 millions de paniers.

“Historiquement, explique-t-elle, on a beaucoup travaillé avec les boulangers parce que ça a été un des premiers constats : de voir que le soir, les boulangers devaient jeter beaucoup parce qu’ils vendent des produits qui se consomment au jour le jour. Il y a aussi beaucoup de fruits et légumes et donc beaucoup de primeurs sur l’application”.

Le consommateur vient chercher un papier surprise, qu’il paie 3,99 euros au lieu de 12 euros, soit environ un tiers du prix. Le revers de la médaille ? le consommateur ne choisit pas son contenu, même si aujourd’hui l’application a une option végétarienne et vegan. Too Good To Go prend 1 euro de commission sur chaque panier.

“Le gaspillage alimentaire c’est une aberration”, pour Sarah Chouraqui, qui va, elle aussi chercher ses paniers surprise le soir en rentrant du travail. “Il y a un tiers aujourd’hui de la nourriture produite dans le monde qui est jetée. On pense vraiment que les gens veulent faire quelque chose mais parfois se sentent impuissants. Ils ne savent pas exactement quoi faire, donc nous on voulait vraiment les aider pour agir”.

Transformer des peaux de poisson en cuir

Chez Christian Têtedoie, chef étoilé du restaurant Têtedoie à Lyon, le gaspillage alimentaire n’est pas au menu. Depuis 5 ans, auréolé du label “Green Food”, il y travaille avec son équipe à tous les niveaux.

“Avant, on avait effectivement tendance à gaspiller, puisqu’on taillait de très beaux morceaux et on utilisait assez peu le reste”, nous explique humblement ce meilleur ouvrier de France. “Aujourd’hui, le fait qu’on ait ici trois lieux (un restaurant gastronomique, un bistrot et un rooftop, NDLR), ça permet de mettre effectivement les plus beaux morceaux ici au restaurant gastronomique et de pouvoir utiliser les autres bas morceaux sur les deux différents sites du restaurant.”

Le chef vient de nouer un partenariat pour les peaux de poisson, désormais récupérées par l’entreprise Ictyos, qui les transforme en cuir. “Tout le monde se demande si le cuir sent comme la peau”, s’amuse Benjamin Malatrait, le co-fondateur de la start-up lyonnaise, “mais non, c’est là qu’on apporte tout notre travail. On a vraiment transformé la peau pour qu’elle ait une odeur qui lui est propre mais qui ne soit pas une odeur de poisson.”

Au toucher, la matière est douce, solide, difficile à déchirer. Selon Benjamin Malatrait, en France, 50 000 tonnes de peaux de poisson sont jetées à la poubelle chaque année, et 500 000 tonnes en Europe. “C’est un réel gâchis en sachant que cette ressource va avoir un impact en se dégradant, en générant du CO2”, explique-t-il. Pour lui, le cuir de poisson a une vraie place, entre le cuir de vache que l’on connaît et les cuirs exotiques, auxquels les marques de luxe tournent aujourd’hui le dos.

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