Voici les premières images des Massaco, peuple d’Amazonie jamais contacté

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Voici les premières images des Massaco, peuple d'Amazonie jamais contacté
Voici les premières images des Massaco, peuple d'Amazonie jamais contacté

Africa-Press – Congo Brazzaville. Le 22 décembre 2024, les journaux The Guardian et Globo ont publié des photographies d’un peuple autochtone « non contacté » d’Amazonie brésilienne, les Massaco. Ces images ont été prises par la Funai, la Fondation Nationale des Peuples Autochtones. Il existerait au total 66 peuples indigènes confirmés et 119 potentiels en Amérique du Sud, d’après le Groupe de Travail International des Peuples Autochtones en Isolement et Premier Contact.

Pour voir les Massaco, la Funai a installé des caméras automatiques à différents endroits de la forêt où vit cette communauté, sur des sentiers assez éloignés des villages. Cette méthodologie peut surprendre mais « c’est le seul moyen à notre disposition pour obtenir des informations sur les populations indigènes sans entrer en contact avec elles, nous explique François-Michel Le Tourneau, chercheur au CNRS et à l’Université de São Paulo (Brésil). Toutefois, cette méthode ne doit ni devenir systématique ni entraîner une surveillance de ces communautés 24 heures sur 24. »

Photo publiée par le service de presse de la Funai montrant une image du peuple autochtone Massaco qui vit isolé de la civilisation, marchant dans une région autochtone de l’État de Rondonia à l’ouest du Brésil, près de la frontière avec la Bolivie, prise avec un piège photographique en février 2024. Crédits: Handout / National Indian Foundation / AFP

« Interpréter l’état de santé des Massaco » sans les contaminer

Ces appareils photos permettent de préserver et de protéger les populations autochtones. En effet, « les populations amérindiennes sont soumises à des pressions extérieures », leur territoire se trouve souvent menacé par des personnes voulant l’exploiter pour des plantations ou l’élevage, résultant en des « violences physiques envers les communautés », précise le chercheur.

Sans compter que lors de précédentes missions, un peu plus de 90% des membres de peuples amérindiens « contactés » sont ensuite décédés, selon une étude publiée dans la revue Scientific Reports. Les bactéries auxquelles ils ont été exposés leur ont été fatales, en raison de leur système immunitaire non adapté à celles-ci. Depuis 1987, le gouvernement brésilien a donc décidé de ne plus entrer en contact avec les peuples amérindiens, sauf si ces derniers en manifestent l’envie.

« Les photos permettent aussi d’interpréter l’état de santé des Massaco, et de voir s’ils arrivent à subvenir à leur propre besoin, explique François-Michel Le Tourneau. En effet, si par exemple nous n’avions vu que des personnes âgées et très maigres, nous aurions pensé qu’elles manquent de nourriture. »

200 à 250 membres estimés chez les Massaco

La communauté indigène Massaco est peu connue: elle tire son nom d’une rivière proche de l’endroit où elle vit. Cette population autochtone reste un grand mystère pour les équipes de la Funai. La langue qu’elle utilise n’est pas comprise par la Fondation et les membres laissent très peu de traces de leur passage d’un point à l’autre de la forêt. Toutefois, notamment grâce aux photographies, les chercheurs de la Funai estiment que les Massaco ont doublé leur population d’environ 100-120 membres en 1990 à environ 200-250 membres aujourd’hui. Nomades, ils laissent derrière eux des « tapiris », des huttes faites de chaumes, mais également des arcs haut de trois mètres et quelques jouets d’enfants.

De plus, ce peuple se défend des intrusions en enfonçant des piques en bois dans le sol, tout autour de son territoire. Maintenant explicitement son désir de ne pas être « contacté ». Enfin, d’après l’anthropologue Amanda Villa, ayant participé à des expéditions en Amazonie brésilienne, les Massaco ressembleraient à une population autochtone située de l’autre côté de la rivière Guaporé de Bolivie, les Sirionó. Ce qui laisse penser que les Massaco pourraient venir de l’autre rive.

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